Deux sites de la haute Ardenne, une mine d'or et un tertre d'orpaillage, dont l’exploitation était jusqu'à présent attribuée aux Celtes, se révèlent être romains, et plus précisément exploités entre 260 et 380 de notre ère.
La découverte n’est pas tout-à-fait récente mais sa confirmation vient de tomber : les Romains ont exploité les alluvions aurifères des rivières de l’Ardenne, dans une fourchette qui s’étend entre 260 et 380.
« Jusqu’ici, on a surtout écrit et cru que l’exploitation de l’or alluvionnaire était due aux Celtes. Et en fait, là, on est tombé sur une date de la fin de l'Empire romain. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'exploitation à l'époque celte mais on n'en a aucune preuve. Par contre, on a trouvé des preuves d'une exploitation romaine, ce qu’on ignorait tout-à-fait... », Christelle Draily, archéologue préhistorienne Awap
Avec Bruno Van Eerdenbrugh, orpailleur amateur, Christelle Draily a récemment réattribué l’exploitation d’une petite mine d’or ardennaise à la période romaine. Ici, à Bêche, dans la commune de Vielsalm, tout commence avec un étudiant en géographie de l’Université de Liège, Thomas Hennuy, qui a réalisé une coupe d’un tertre d'orpaillage.
Coup de chance, un feu a été réalisé sur le sol en place avant que les orpailleurs ne commencent à y entreposer les alluvions et autres gravats.
La datation au carbone 14 obtenue sur ce charbon de bois est incompatible avec les Celtes. Ce tertre d’orpaillage est lui aussi constitué au IIIe ou IVe siècle. Une période de soubresauts puis de redressement de l’Empire. Vers 310, l’empereur Constantin Ier fait frapper à Trèves les premiers solidus, des monnaies d’or qui deviendront la nouvelle référence monétaire de l’Empire.
Il est trop tôt pour faire un lien direct entre l’orpaillage de Vielsalm et la capitale des Trévires mais les nouvelles pièces du puzzle et leur possible interconnexion sont interpellantes.