La trottinette électrique s’érige en véritable moyen de mobilité douce pour certains. Contrairement au vélo électrique, elle ne fait pourtant l’objet d’aucun avantage fiscal en entreprises. A Florenville, Ampyre, seul fabricant belge de trottinettes électriques, voudrait voir la législation évoluer.
Casque sur la tête, mains sur le guidon, Jean-Luc Crucke s'est offert un petit tour en trottinette électrique tout-terrain. Mais au-delà de la démonstration ludique, cette visite était l'occasion pour la société Ampyre d'interpeller le ministre de la mobilité quant à la possibilité de leasing en entreprise de ces engins.
“Dans beaucoup de sociétés, on peut faire un leasing d’un vélo, électrique ou non, mais actuellement ce n’est pas accepté pour une trottinette. On pense que c’est un omis dans la législation parce que pour le dernier kilomètre, la trottinette est une vraie solution”, explique Kenny Latomme, entrepreneur et co-propriétaire de Ampyre.
“J’ai appris effectivement qu’il y avait une spécificité que la loi ne prévoyait pas, mais une loi ça se modifie ” confie Jean-Luc Crucke, ministre de la mobilité. “ J’ai donc suggéré qu’une question parlementaire soit posée sur le sujet par un parlementaire luxembourgeois”.
Plus largement, ce fabricant belge de trottinettes électriques attend des avantages fiscaux similaires à ceux existants pour le vélo électrique. Et certaines choses sont déjà dans les cartons du gouvernement.
“A court et à moyen terme, deux accords sont intervenus au gouvernement. Le premier concerne le budget mobilité : toute personne qui dans son entreprise pourrait bénéficier d’un véhicule électrique va pouvoir bénéficier, s’il en fait le choix, d’un vélo ou d’une trottinette électrique”, développe Jean-Luc Crucke, “Deuxième chose: toute personne qui travaille aura, dans les années à venir, la possibilité de faire ce même choix dans le cadre du budget mobilité. Car toutes les entreprises ne le peuvent pas encore aujourd’hui”.
Un cadre législatif à nuancer ?
Un cadre législatif plus strict est aussi souvent réclamé autour des trottinettes électriques en plein boom. Chez Ampyre, on appelle à faire la distinction entre les modèles tout-terrain et plus urbains. Mais surtout à une homogénéité au niveau européen. Histoire de ne pas se priver de nouveaux marchés.
“Le marché français est clairement le plus grand marché au niveau européen pour la trottinette électrique tout-terrain. Or, il limite la longueur totale du véhicule à 1m30, sachant que nos roues font déjà 70cm de diamètre… Ces limitations ne sont donc absolument pas en adéquation avec les standards de nos engins ou ceux de nos concurrents. D’où l’importance d’être entendus par le monde politique”, estime Arnaud Legrand, CEO de Ampyre.
Pour la marque florenvilloise, l'enjeu est de taille puisque un nouveau modèle, plus accessible et multifonctionnel, est actuellement en préparation. Il devrait voir le jour au mois d'octobre.