Chaque été, près de 1600 camps scouts s’installent dans le sud namurois et en province de Luxembourg. À Bièvre ou Houffalize, par exemple, c’est une véritable vague de foulards qui déferle dans les champs. Un dossier de nos confrères de Matélé.

Chaque été, ils débarquent par centaines, foulard au cou et sac sur le dos. À Bièvre, les scouts de Woluwe-Saint-Lambert montent leur camp, perche après perche, corde après corde. Cette prairie, ils ne l'ont pas choisie au hasard. En amont du camp, les chefs ont mené des recherches jusqu'à trouver ce terrain, ici, à Bièvre. Simon Vancalberg, chef scout :

"Sur Facebook, il y a la page "Endroits de camps" qui recense énormément de camps. On a contacté et c'est le propriétaire qui nous a rappelés en nous donnant son prix. Il y a pas mal de critères : il faut entre autres de la place, de l'espace et être assez loin des habitations pour éviter de déranger le voisinage".

Pendant que certains établissent encore leur campement, d'autres, comme à Houffalize, sont déjà bien installés. À Taverneux, un village de la commune, plusieurs camps sont en place depuis plusieurs jours. Alix Dupas, cheffe de camp, explique leur choix :

"On sait que dans la région d'Houffalize, il y a pas mal de camps et que c'est fort accepté. Il y a beaucoup de régions vertes et de prairies, donc on a choisi de venir ici. On fonctionne aussi avec un camp de base. Il y avait les plus petits qui étaient sur Fontenaille. On a cherché une prairie dans les alentours".

Des communes qui combinent de nombreux critères

À Houffalize, la commune s'attend à accueillir pas moins de 78 camps cet été. À Bièvre, ils seront 90 au total. Cet afflux saisonnier s'explique notamment par l'abondance de terrains mis à disposition dans ces zones très prisées par les mouvements de jeunesse. Gilles Beckers, responsable communication de la Fédération des Scouts :

"Si c'est quelque chose en bordure de rivière, ça va être sympa. Si ça peut être à proximité d'une arrivée d'eau et d'un point d'accès à l'électricité, par exemple, chez le propriétaire, ça joue aussi. S'il y a des points d'ombre qui sont amenés par des arbres, c'est encore un élément de confort supplémentaire. En Ardenne, dans les communes où on va, il y a plus de terrains de ce type-là qui vont être disponibles, avec peut-être une densité de population moins élevée et donc aussi des propriétaires qui ont un intérêt à les mettre à disposition à des mouvements de jeunesse pendant l'été".

Si l'accueil est chaleureux à certains endroits, il peut aussi être plus contrasté ailleurs. Simon Vancalberg explique :

"Il y a pas mal de camps à proximité qui nous ont contactés en nous demandant si on avait déjà eu des problèmes parce qu'eux avaient eu des problèmes avec des riverains, des virées nocturnes, etc."

Des règles pour un accueil optimal

Pour encadrer la venue de milliers de jeunes sur son territoire, la commune de Bièvre a adopté un règlement strict il y a plusieurs années. Michael Modave, le bourgmestre ff., détaille :

"On a "Madame Scout", une étudiante, et on a notre agent constatateur. Il y a beaucoup de prévention. Quand ils arrivent, on leur donne des documents, on leur rappelle les bonnes règles, les bonnes pratiques, etc. Dans l'ensemble, franchement, ça se passe très, très bien".

Après un avertissement, un camp jugé problématique peut être contraint de quitter la prairie. Pour éviter d'en arriver là, les mouvements de jeunesse veillent à respecter un ensemble de règles, dans et en dehors du camp. Alix Dupas raconte :

"On a la chance d'être assez éloignés, mais c'est vrai que des fois on peut faire un tour et aller se présenter aux riverains les plus proches".

Gilles Beckers est néanmoins conscient que cela peut parfois poser problème :

Il serait illusoire de penser que sur des dizaines de milliers de jeunes présents dans les camps, il n'y ait jamais une erreur. Il y a des erreurs qui peuvent arriver, et il y a un besoin de pouvoir éduquer et de réparer ses erreurs. Nous, c'est quelque chose qu'on fait en tant que fédération, en collaboration avec les communes.

La tendance évolue

Malgré l'attrait des mouvements de jeunesse pour les communes bien connues, la tendance évolue : les fédérations encouragent désormais les groupes à diversifier les lieux de camp pour éviter la saturation. Elles promeuvent donc aujourd'hui les camps dans la province du Brabant wallon et du Hainaut.

Dans les provinces de Namur et du Luxembourg, près de 1.600 camps sont attendus cet été. Ce chiffre témoigne de l'attrait de ces territoires pour les mouvements de jeunesse, mais il oblige aussi chacun à faire preuve d'organisation, de respect et de dialogue, pour que l'accueil reste possible, été après été.