Le centre d'accueil pour migrants en transit de Marbehan est menacé de fermeture. Les subsides alloués par la Région wallonne vont être supprimés, ce qui mettrait fin à l'activité de cette structure née en 2018. 

Ces migrants sont Érythréens et ont à peine 25 ans. Tous ont fait une demande de statut en Belgique et sont à Marbehan en transit. Grâce à l'association Le Karité, ils ont un toit au dessus de leur tête, dans l'attente d'une place dans un centre Fedasil.

"Nous sommes une association de fait, explique Raymond Debontridder, co-gérant du centre. On leur permet d'être au chaud, à l'abri. Et nous essayons de leur donner à manger, du réconfort et des soins de santé."

"On ne tiendra pas longtemps"

Dans l'ancienne maison communale de Marbehan, mise à disposition par la commune, ces migrants ont de quoi dormir, manger, se laver et s'occuper. 

Le Karité parvient à assurer le strict mininum pour ses bénéficiaires grâce à la générosité de quelques donateurs mais également grâce à un subside de 1 000 euros de la Région wallonne. Un subside qui va être supprimé.

"Si on ne nous aide pas, nous ne pourrons pas tenir longtemps, prévient notre interlocuteur. Nous consommons pour 1 000 euros par mois en faisant manger dix à douze personnes. Sans compter les tickets de train que nous devons parfois payer pour envoyer nos bénéficiaires à des rendez-vous Fedasil à Bruxelles. Ce n'est pas à nous de prendre cela en charge."

Un problème du Fédéral

La Région considère que cette aide relève du Fédéral. Mais sans ce subside, l'association, qui compte une quinzaine de bénévoles, estime qu'elle ne pourra pas tenir plus d'un an.

"C'est parce qu'ils étaient dans les bois que nous les avons aidés, rappelle Raymon Debontridder. Nous faisons d'abord une lutte contre le sans-abrisme. La Région nous coupe le subside en renvoyant le problème au Fédéral. Je ne suis qu'à moitié d'accord avec cela."

La disparition potentielle du Karité renverrait ces migrants dans la nature et poserait des problèmes de précarité, de santé publique d'hygiène que l'association a pu endiguer depuis sa création en 2018. On estime qu'une soixantaine de personnes passent par ce centre de Marbehan chaque année.