Y aura-t-il encore six zones de police locale en province de Luxembourg ? La question a été soulevée ce mercredi soir en conférence des bourgmestres. Le projet de réforme entrevoit un refinancement et un nouvelle gouvernance. A voir comme cela se traduirait sur le terrain.
A l’invitation du gouverneur Olivier Schmitz, plusieurs intervenants ont nourri la réflexion et évoqué les avantages que le gouvernement fédéral entrevoit dans un regroupement des forces de l’ordre.
"Les études les plus récentes mettent en évidence le gain d'une fusion en termes d'intervention, de proximité et de services à la population" Stéphane Obeid, Chef de cabinet adjoint du ministre de l'intérieur
Contrairement à la Flandre, aucune zone en Wallonie ne s’est encore aventurée sur le terrain de la fusion, mise à part celle de Binche Anderlues et Lermes, quoique relative puisqu’elle ne couvre encore que cinq communes.
Le Luxembourg lui compte six zones de police, allant de douze communes pour la plus vaste, Famenne-Ardenne, à quatre communes pour les moins étendues mais plus densément peuplées, Sud-Luxembourg et Arlon.
"On ne m'a pas encore convaincu complètement qu'on va améliorer la sécurité des citoyens en fusionnant, j'attends encore des exemples concrets. Mais le gouverneur a eu la bonne idée de nous amener à nous pencher sur la question, ce qui nous empêchera pas d'accepter ou non" Vincent Magnus, bourgmestre d'Arlon, (ZP Arlon, Attert, Habay, Martelange)
"L'étudier ne veut pas dire qu'on va aboutir à une fusion. Mais ce que nous avons vu aujourd'hui nous permet de voir ce sur quoi ça pourrait déboucher"Pierre Pirard, bourgmestre de Sainte-Ode (ZP Centre-Ardenne)
"Sur la zone Famenne-Ardenne, on a déjà une taille relativement importante avec douze bourgmestre autour de la table, on n'est donc pas les premiers concernés. Mais l'expérience montre que ça marche assez bien, que chaque bourgmestre se sent entendu. Et avec une taille critique qui permet un certain nombre de moyens" Cédric Lerusse, bourgmestre de Rendeux (ZP Famenne-Ardenne)
Voilà près de 25 ans que la réforme des polices a vu le jour, 25 ans aussi que l’on n’a plus touché aux normes dites KUL qui déterminent le financement des polices locales, et qui ont créé depuis lors des écarts importants. Revoir le cadre, c’est revoir les équilibres. Et le gouvernement fédéral a dégagé des incitants supplémentaires.
"Aubange est la commune qui paie le plus cher par tête d'habitant en Luxembourg, et peut-être même en Wallonie : on paie 166€, alors que d'autres ne paient que la moitié. Il y a donc un équilibre à retrouver, pour mettre fin à cette inéquité" François Kinard, bourgmestre d'Aubange (ZP Sud-Luxembourg)
"Quand on voit ce que nos communes paient, on se dit qu'on a tout intérêt, au moins, à entamer le processus d'étude de faisabilité" Sylvie Guillaume, bourgmestre de Musson (ZP Sud-Luxembourg)
Un autre pan de la réforme concerne le mode de gouvernance des zones de police :
"Le réforme prévoit que les élus communaux pourront recevoir, directement en séance du conseil, les informations des chefs de zone. Démocratiquement, c'est une amélioration" Pierre Pirard, bourgmestre de Sainte-Ode (ZP Centre-Ardenne)
Le regroupement des équipes répondra-t-il enfin au problème de recrutement ?
Toutes ces questions attendent des réponses. En Luxembourg la fusion des zones de polices n’est plus un tabou