Voilà dix ans que la carrière Setim à Tontelange souhaite étendre de 19ha son site d'exploitation. Mais avant d'en arriver là, la carrière doit obtenir une révision du plan de secteur. L'enquête publique touche à sa fin. Les habitants de Bonnert s'y opposent. 

Depuis 2015, l’entreprise Setim cherche à étendre l’exploitation de sa carrière, de 19ha supplémentaires, le long de la Nationale 4 en direction du village de Bonnert. 

La demande de révision au plan de secteur fait l’objet d’une enquête publique qui se termine le 8 octobre sur Attert et le 9 sur Arlon.

Une demande lancée en 2015

Voilà 10 ans que la demande de révision au plan de secteur a été introduite. À l’époque, la carrière avait fixé à trois ou quatre ans la fin du gisement exploitable. Dix ans plus tard, pelleteuses et concasseurs tournent toujours…

« La raison est qu’on a obtenu en 2020 un permis supplémentaire pour extraire un peu plus profondément. Ça nous a donné des capacités supplémentaires. Parallèlement, on a investi dans du matériel qui nous a permis d’exploiter des matières impossible jusque là » 
Franck Serty directeur de la carrière Setim

Bon an, mal an, la carrière de Setim extrait quotidiennement l’équivalent d’une trentaine de camions de sable et de grès calcaire, pour alimenter le secteur de la construction et les cimenteries de la région, à Bastogne ou Libramont. 

La révision du plan de secteur ouvrirait la porte à 19ha supplémentaires, en direction de Bonnert.  Au village, la demande passe mal. 

A Bonnert, de nombreux villageois s'opposent à l'extension

Ce mercredi soir, de nombreux villageois se sont déplacés à l’invitation d'un couple de riverains, qui s’est longuement plongé  dans le rapport d’étude d’incidences.  Et qui n’en est pas ressorti rassuré...

 « Ce qui m’inquiète, c’est ce qui se cache derrière cette demande. Je suis persuadé que si la demande est acceptée, l’entreprise développera un centre de tri. Elle l’évoque dans l’étude d’incidences. Mais qui va contrôler ce centre de tri et de quels types seront ces déchets ?"
Laurent Natalini, habitant de Bonnert

A ces questions, la carrière évoque une confusion entre d’une part le remblaiement, comme en bordure de fossé et de nationale 4, par des terres d’excavation en provenance  exclusivement de chantiers de construction, contrôlées sur place par Walterre et à leur réception par la Setim.

"Le centre de tri, lui s’il se fait, ne serait qu’une activité complémentaire, assurée avec le matériel existant. Les déchets inertes y seraient concassés, triés et revalorisés sur d'autres chantiers. En aucune façon, ils ne serviraient à remblayer la carrière !"
Capucine Bertola, conseillère environnement pour la carrière 

Des riverains inquiets pour la qualité de l'eau

L’inquiétude des riverains porte aussi sur la sécurisation des deux nappes phréatiques proches de la carrière.  Leur crainte ? Que la Setim creuse toujours plus profondément… au-delà de la limite autorisée par la SWDE.

"Ils l'ont déjà fait. Je crains qu'une fois l'autorisation reçue, ils n'introduisent une nouvelle demande, qui elle n'est pas sujette à enquête publique, pour creuser plus bas et exploiter davantage de matière"
Maïté Maus, habitante de Bonnert
"Nous nous basons sur dix ans de mesures sur six piézomètres. Les résultats démontrent clairement que nous n'exploitons pas sous le niveau de la nappe. La carrière n'a pas d'impact"
Capucine Bertola, conseillère environnement pour la carrière 

Reste encore la question du cadre de vie des riverains et l’impact sur l’immobilier, avec des pelleteuses, qui travailleront à 300m des premières habitations. 

Mais on n’en est pas encore là.
Car si le ministre marque son accord sur le changement au plan de secteur, la carrière de la Setim devra introduire une nouvelle demande, pour pouvoir exploiter cette fois.
Et donc relancer les études d’incidences et réunion d’information publique.