A la mi-février, un impressionnant incendie sur la zone d’activité de Vaux-Chavanne, avait emporté installations et matériels de huit PME locales. 
Ayant bénéficié d'un large soutien, les entrepreneurs ont relancé leurs activités. 
Le site vient d'être nettoyé. Il accueillera de nouveaux halls, plus grands. 

Un secrétariat avec vue sur jardin, et un espace réunion sur le plan de travail de la cuisine : voilà à quoi ressemble le nouveau siège -temporaire- des toitures Lesenfants Michel. 

"Oui, j'ai investi la maison. On a poussé les meubles. Au salon TV, il y a mon bureau, et à la place de la salle à manger, celui de notre secrétaire", nous montre Thomas Lesenfants, à la tête d'une entreprise de toitures de 12 personnes.

Derrière son bureau, on reconnait le présentoir à classeurs : "Oui, vous avez raison, il était bien dans notre local sur le zoning.  Les fumées et la suie se sont infiltrées et déposées partout, mais on a su récupérer une partie. Tout comme mon bureau et quelques écrans d'ordinateurs. On a passé du temps à frotter, mais au moins ce n'est pas perdu". 

Au matin de samedi 15 février, tous les hangars et ce qu’il contenaient, véhicules de chantier, outillages matériaux… tout était réduit en cendre.

"Quand on arrive sur place, on se rend compte qu’on est en train de tout perdre. Mais on n'image pas un seul instant de tous les problèmes qu'on va devoir gérer, de la charge de travail à laquelle on va devoir faire face"
Thomas Lesenfants, patron d'entreprise  - Toiture Lesenfants Michel

En quelques heures, attisées par le vent qui s'engouffre et change de direction, les flammes tournoient déjà haut dans le ciel à l’arrivée des secours et des autorités communales.
La bourgmestre Anne Mottet et son échevin des travaux Jérôme Voz ont pris leurs fonctions  moins de cent jours plus tôt, et sont déjà confrontés à une crise majeure. 

"Quand on m'a appelée, il ne m'a pas fallu trois minutes pour me jeter au volant de ma voiture. Sur la route, tout me passe par la tête : sur quoi vais-je tomber ? Y a-t-il des victimes ? Quel est l'ampleur ? Quel risque que ça se propage aux entreprises voisines, d'un côté plein de bois, un peu plus loin des réserves de carburant ?"
Anne Mottet, bourgmestre de Manhay

Huit entreprises, indépendants et PME du secteur de la construction se sont retrouvées sans toit. Sans mur. Sans rien. Certaines ne sont pas assez, voire pas du tout, assurées. 

Dès le lendemain de la catastrophe, les propositions d’aides ont afflué.

 "Quelle solidarité ! Ça venait de partout. On nous a proposé du matériel, de l'outillage, des véhicules, des bâtiments. Ça venait même de particuliers... Ça faisait chaud au coeur"
Eric Mahy, patron d'entreprise - Mahy et Fils

"J'ai même reçu des propositions d'un confrère de Aywaille, que je ne connaissait pas. Depuis lors, on est resté en contact et on s'est promis de travailler ensemble dès l'occasion se présentera", souligne Thomas Lesenfants.

L’urgence aussi était de retrouver un lieu, des entrepôts. Deux entreprises ont accepté les invitations. L'une lancée par le voisin-entrepreneur Joël Roberty. L'autre adressée par Les Pépinières Pirothon. 
Thomas et Justin Lesenfants, eux, ont réapprovisionné les stocks dans un hangar familial ; Eric Mahy et son fils ont aménagé leur garage ; l'électricien Geoffrey Huet a investi les sous-sols de son habitation...
En quelques semaines, ces entrepreneurs  ont redressé la tête et relancé  les chantiers. 

Pas de chômage non plus à la commune, où dès le lendemain de l'incendie, priorité a été donnée à l’actualisation du  plan d’urgence communal : la référence en cas de catastrophe. 

"Ça nous a permis de mieux appréhender nos besoins et l'utilisation de notre plan d'urgence. Nous en avons tiré les leçons. J'espère que nous n'aurons plus à nous en servir, mais si ce devait être le cas, nous serions au top"
Anne Mottet, bourgmestre de Manhay

Sur le site de Vaux-Chavanne, une nouvelle page est en train de s'écrire. Les six entrepreneurs copropriétaires des lieux (sous l'appellation Manhay Construct) viennent de faire table rase des décombres. 

Les plans sont presque achevés : ils vont y reconstruire les 1600m2 de halls et bureaux, et y ajouteront 800m2 supplémentaires. Pour s’agrandir, s’ouvrir à d’autres, et regarder vers l’avenir…