Place aux experts, psychiatre et psychologue, en ce troisième jour du procès de Philippe Lemaire, poursuivi devant les Assises du Luxembourg pour l'assassinat de son ex-compagne, Marie-Thérèse Roufosse, le 15 juillet 2018 à Bastogne.
La place de Philippe Lemaire est bien devant une Cour d’Assises et non dans une institution de soins psychiatriques. La conclusion de l’expert psychiatre et celle du conseiller technique mandaté par la Défense se rejoignent sur ce point capital.Pour le docteur-psychiatre Anthony Schena, l’accusé présente une remise en question faible, des défenses paranoïdes élevées et un renvoi systématique des fautes sur les autres. Pour le conseiller juridique, Laurent Devoitille, le bilan n’est pas aussi tranché.
La principale différence entre les conclusions des experts se trouve dans la capacité de réinsertion de l’accusé. Les troubles psychiatriques sont trop prononcés, notamment l’incapacité à se remettre en question, pour l’expert alors qu’il reste un espoir pour le conseiller juridique qui intervient pour la défense. De précédents rapports psychiatriques, joints au dossier sur demande de la défense, font état de réelles capacités intellectuelles chez l’accusé mais aussi, dès les années 90, de la nécessité de soins psychologiques lourds.
Les experts du jour se rejoignent aussi sur l’influence des événements vécus dans sa jeunesse par l’accusé, dont la mère, par ses comportements non appropriés, avait perdu la garde de ses enfants après le divorce d’avec son mari. Ce mercredi, ces experts ont été entendus de 9h00 à 12h45, bouleversant quelque peu le planning des auditions prévues par le président, Olivier Warnon, qui mène les débats avec humanité et bienveillance.