A Mellier, la Fondation Les Cailloux Blancs fête son cinquième anniversaire. Construit sur le site de l’ancienne brasserie Piérrard,  l’institution accueille 45 personnes adultes en situation de handicap. Rattachée au Fourneau David Les Iris, l'asbl lance l'appel aux autorités pour augmenter le nombre d'agréments. 

Ce vendredi 12 septembre 2025 fera date pour les résidents et membres du personnel des Cailloux Blancs à Mellier. Sur ses cinq premières années d'existence, l'institution n'avait pas eu le coeur à inaugurer son ouverture, marquée par le Covid d'abord, par le décès de Claire ensuite. Claire, la fille, la soeur, à qui la famille Piérrard a fait la promesse de toujours veiller sur elle. Celle par qui la Fondation est née. 

Dans le vaste hall d'entrée, la soutireuse à limonades et les anciennes photos affichées au mur rappellent l’histoire des lieux : une brasserie familiale, transformée en maison d’hébergement pour personnes en situation de handicap. 

Ce matin, on y retrouve Edouard, Quentin, Pascal, ... balles de mousse en main, concentrés sur le cochonet. "Bien joué Edouard ! Ta balle est toute proche".

Edouard est un des 45 résidents pris en charge aux Cailloux Blancs. Une grande famille dont les journées se vivent au rythme des tâches quotidiennes, des ateliers et des activités, selon les besoins, selon les souhaits. 

A la buanderie, une des résidentes donne un coup de main pour plier draps et serviettes de bain, "j'aime bien !". A l'étage, huit mains mélangent la pâte à crêpes : "Au chocolat ! C'est trop bon. T'en veux ? " 

Un jour cuisine,  un autre menuiserie, un peu de sport, natation, équithérapie, balades en extérieur... Alternance et équilibre,  entre dépense physique et période de concentration : "Deux par sachet !". Autour de cette table, le sac en plastique passe de main en main. Chacun y place le nombre d'éprouvettes voulues. Une commande de Vivalia pour ses services de prises de sang. 

Dans le local d'à côté, le calme règne tout autant. La fête d'anniversaire se prépare. "Je fais le tour de la fleur", lance un artiste, picot en main pour détourer les futures décoration. "Regarde ! C'est beau hein !"  

Une promesse, une nécessité

La Fondation Les Cailloux Blancs est née d’une promesse et d’une nécessité. La promesse faite à une soeur, Claire, de prendre soin d’elle et de l’entourer jusqu’au terme de sa vie. Et la nécessité d’offrir à d’autres familles confrontées au handicap un foyer serein et bienveillant,  de procurer aux résidents et au personnel un confort et un environnement adapté.

"Certaines personnes sont en voiturette ou s'aident de déambulateur, il fallait de grands espaces et de larges couloirs. Nous avons aussi installé quatre ascenseurs pour permettre à chacun d'aller où il veut, partout dans la maison", explique Sylvie Piérrard, présidente de la Fondation Les Cailloux Blancs. 

Chaque résident dispose aussi de sa chambre individuelle, équipée ou non, c’est selon, de ses propres meubles. Annabelle accepte de nous ouvrir la porte. "Ici, mon armoire, mon bureau, mon lit, ma lampe". Tout est bien rangé. Chaque chose à sa place. 

Houblon, Bruyères,  Bleuets

Peintures aux murs et grandes photos situent où l'on se trouve. Houblon, Bruyères, Bleuets : trois unités de vie organisent l’établissement selon les besoins  spécifiques. Aux bleuets, les chambres sont équipées de moteurs et lits médicalisés. "C'est beaucoup plus facile pour l'équipe soignante. Ça aide à aller de mon lit à ma chaise et vice-versa". 

Outre ses hébergements permanents, Les Cailloux Blancs proposent encore deux lits de courts séjour, réservés aux demandes ponctuelles. De quoi compléter l’offre proposée à Virton et à Châtillon au sein de l’association Fourneau David Les Iris . Bemol. Seuls quinze lits sur 45 à Mellier sont reconnus par l’Aviq.

"Nous recevons des demandes de familles belges. Nous avons des lits disponibles, mais ils ne sont pas agréés.  C'est ça la réalité", constate Vinciane Cabolet directrice de l'asbl Fourneau David Les Iris. 

Et sans agrément supplémentaire, pas de subsides. A quelque 220€ le prix de journée, c'est impayable pour les familles.

A Mellier, une fondation privée a posé les jalons. Une équipe veille à la qualité de l’accueil. C’est aux autorités publiques maintenant à dégager des moyens supplémentaires…