Ce mercredi 18 décembre, c'est la journée internationale des personnes migrantes. À cette occasion,  la  Coluxam (Coordination luxembourgeoise Asile et Migrations) s'est mobilisée dès 7h30 en gare d’Arlon pour sensibiliser le public et évoquer plus particulièrement l'accès au logement.

Ce mercredi, les navetteurs de la gare d'Arlon ont été interpellés par des membres de la Coluxam. Tract et photo à la main, ils tentent de sensibiliser les passants avec ce genre de question : "Ousman, 21 ans, réfugié tchadien. Ce soir, en Belgique, je dors dehors et toi?"

Car si l'accès au logement est un problème général en Belgique, il touche également les migrants et demandeurs d'asile. Car une procédure de demande d'asile ne signifie pas automatiquement une place dans un centre pour réfugiés, comme l'explique Marie Willame, coordinatrice de la Coluxam.

"En Belgique, il y a à peu près 2 à 3000 personnes qui n'ont plus de place en hébergement collectif. Donc, des hommes seuls. C'est une politique qui est clairement définie par la Belgique depuis deux à trois ans, que les hommes seuls n'ont plus n'ont plus la priorité sur les places en structures collectives. Donc on héberge essentiellement les femmes et les familles. Et les hommes se retrouvent à la rue et doivent trouver des des solutions. Des solutions qui sont trouvées soit par des citoyens qui les hébergent chez eux, soit des alternatives pas toujours évidentes".

"Pourtant, on n'est pas dans une situation où il y a énormément de demandeurs de protection internationale. On a déjà eu beaucoup plus de demandes par le passé. En 2015, par exemple, on se rappelle la guerre en Syrie. Mais ici, c'est vraiment une volonté de ne pas ouvrir de places supplémentaires ou de ne pas mettre en place une politique qui pourra accueillir ces personnes alors que des solutions existent".

Ce mercredi matin, la Coluxam distribue symboliquement des clés, car "la clé est politique" martèlent-ils. Pour le collectif, il est temps que l'État reprenne en main la politique de l'asile qui est supportée en partie par des citoyens.

"Il y a des plans de répartition communale qui peuvent se mettre en place pour les demandeurs de protection internationale. On pourrait faire beaucoup plus de sensibilisation, cadrer plus les loyers par rapport au marché locatif. Donc, des solutions existent. Maintenant, il y a une volonté politique qui manque clairement en Belgique. Et il y a des répercussions dans toutes les provinces, y compris ici en province de Luxembourg".

Pour porter son message, la Coluxam invite le public à le rejoindre dans ses actions de sensibilisation. "Nous défendons l'idée d'une société inclusive et accueillante à l'égard de toutes les personnes étrangères qui s'établissent dans notre région, quels que soient leur statut et la durée de leur séjour".

Frédéric Feller