En Belgique, des centaines de demandeurs d’asile, pourtant en règle, se retrouvent sans solution d’hébergement. Face à cette problématique, Nathalie Lemaire a ouvert les portes de son foyer. Elle incarne une solidarité citoyenne inspirante, mais qui met en lumière les carences de l'État.

Depuis le printemps dernier, Nathalie Lemaire, maman de trois enfants, a choisi d’ouvrir sa porte à des demandeurs d’asile. Un geste solidaire qui transforme son quotidien et celui de ces jeunes réfugiés. En quelques mois seulement, une vingtaine de jeunes Érythréens ont trouvé refuge chez elle. Aujourd’hui, quatre d’entre eux partagent toujours son toit. Ces jeunes, pourtant munis de papiers en règle, se retrouvent à la rue faute de places dans les centres d’accueil. Nathalie pallie ce vide, sans soutien financier, offrant un foyer et un réconfort moral.

« Je fais ce que je peux, mais ce n’est qu’une solution temporaire. Ils restent ici 3-4 mois avant de rejoindre un Centre agrée. Les contacts humains sont exceptionnels. Chacun a une histoire triste. En tant que maman, ça m'a bien évidemment touché. Je devais faire quelque chose face à cette situation difficile que ces jeunes subissent" 

Pour ces réfugiés, comme ce jeune Érythréen, l’aide de Nathalie est vitale : « J’ai fui pour survivre. J’ai fait toutes les démarches légales, mais les centres sont pleins. Nathalie nous donne un toit. Sans elle, je serais à la rue. » Cette hospitalité citoyenne met en lumière un problème plus large : l’accès insuffisant à l’hébergement pour les demandeurs d’asile en Belgique, les laissant souvent dans une grande vulnérabilité.

En attendant des solutions durables, des citoyens comme elle jouent un rôle crucial. Mais leur aide, bien qu’indispensable, reste insuffisante face à l’ampleur du défi. Un toit, une urgence. Une responsabilité collective.

Laurent Trotta