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Les enseignants de la province se sont mobilisés pour la manifestation à Namur

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 Publié le jeudi 13 octobre 2022 à 18:59 - Mis à jour le jeudi 13 octobre 2022 à 19:22    Arlon - National - Province

Les enseignants sont descendus dans les rues de Namur ce jeudi pour faire entendre leur ras-le-bol. C'est la quatrième manifestation en une année et le secteur estime n'être toujours pas entendu dans ses revendications.


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Ce jeudi matin, la gare d'Arlon est le premier départ pour les enseignants qui montent à Namur exprimer leurs revendications. Le malaise est réel, preuve en est le refus des syndicats de signer le protocole d’accord sectoriel. En Luxembourg, la mobilisation est forte ce jeudi : enseignement fondamental, général, technique ou spécialisé, ici chacun à une bonne raison de monter à Namur.

"Il y a un manque énorme d'argent pour les écoles. Lorsqu'on parle avec les profs de gym, il manque énormément d'équipements sportifs; lorsqu'on parle avec des profs d'informatique, il manque énormément d'ordinateurs; lorsqu'on parle des profs de sciences comme moi, on manque énormément de matériel de laboratoire par exemple" témoigne Morad Laqlii, enseignant en sciences à l'AR d'Athus

Les réformes se succèdent

Un ressenti qui rejoint d'autres motifs d'insatisfaction que le syndicats ont transmis à la ministre Caroline Désir, comme l'explique Francis Penning, secrétaire permanent CSC Enseignement en Luxembourg :

"La taille des classes, tout ce qui est gestion administrative qui commence à peser très lourd sur les épaules des établissements, que ce soit les directions ou le personnel. Nous avons aussi une grande inquiétude concernant l'enseignement qualifiant, tout en sachant que des réformes s'annoncent relativement importantes et ça va impacter le personnel. Donc il va y avoir des pertes d'emplois et nous ne savons pas à l'heure actuelle comment ces emplois, ces pertes d'emplois seront gérées".

Évalués par leurs collègues ?

Autre inquiétude : le projet d'évaluation des enseignants. Ceux-ci pourraient être évalués par leurs collègues. Une disposition qui passe mal, d'autant que les outils existent déjà dans les textes actuels, estiment les syndicats.

"Moi, je sais que je suis évalué chaque année par mon directeur et en même temps par mon pouvoir organisateur puisque lui, il va faire remonter ses observations. Il faut dire aussi qu'on est évalué par l'administration puisqu'on peut toujours avoir l'inspection en classe, de même que les conseillers pédagogiques. Et puis, on est évalué aussi par les jeunes et par leurs parents. Donc le fait de dire que les enseignants refusent l'évaluation, ce n'est pas vrai. Mais ce qu'on refuse, c'est d'être évalués par nos collègues" témoigne Olivier Thiry, enseignant pôle territorial

Plutôt que des mesures qui divisent et empêchent, les enseignants veulent des mesures qui fédèrent et aident. D'autant que dans les écoles le recrutement n'a jamais été aussi difficile. Et la pénurie touche même le voisin grand-ducal, ce qui ne fait pas l'affaire des directions belges. Au Luxembourg, un enseignant en début de carrière gagne le double de son homologue belge.


Frédéric Feller