Environnement

Pollution sur la Mellier : les opérations de pompage ont commencé

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 Publié le jeudi 08 fevrier 2024 à 17:37 - Mis à jour le jeudi 08 fevrier 2024 à 18:08    Habay

Une pollution de grande ampleur a sévi à Marbehan. Des centaines de litres d’huile de refroidissement, toxique, issus d’anciens transformateurs d’Infrabel, se sont déversés en amont de la rivière la Mellier. Dès cette nuit et toute la journée de ce jeudi les services de dépollution étaient à pied d’oeuvre.


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C’est une mer d’huile jaunâtre, poisseuse, et odorante qui flotte à la surface de ce bras de rivière de la Mellier. Une pollution qui remonte à deux jours déjà, au minimum. "C'est un habitant de Marbehan qui a donné l'alerte mardi vers 16h, me signalant une pollution sur la rivière", rapporte Maxime Malempré. Immédiatement l'agent DNF a enclenché la procédure auprès des services pollution de Wallonie et de la zone de secours Luxembourg. Des boudins absorbants ont été mis en place, un premier, entre le ruisseau contaminé et la Mellier et un second, quelques km en aval près de Tintigny, au confluent de la Rulles et de la Semois. 

Mais, il faudra attendre le lendemain matin, mercredi, pour permettre aux services de remonter à la source de la pollution, une centaine de mètres plus haut, non loin de la gare de Marbehan,  dans l'ancienne sous-station électrique d’Infrabel.

"Un ou plusieurs individus ont pénétré sur le site pour y dérober du cuivre se trouvant à l'intérieur des transformateurs, qu'ils ont vidangé. L'huile s'est déversée sur le site et en partie dans les canalisations donnant vers le ruisseau en contre-bas"
Jessica Nibelle, porte-parole d'Infrabel

Quels volumes se sont-ils effectivement répandus ? Il encore est trop tôt pour le dire. Mais au total, les quatre transformateurs contenaient jusqu’à 17.000 litres d’huile de refroidissement. De l’huile contaminée à l’askarel, les tristement célèbres polluants éternels PCB. Certes, en concentration marginale, en ce qui concerne ces deux plus grands transformateurs (10 à 15 mg/kg), mais à raison de deux fois au-dessus des nouvelles normes, pour les deux plus petits transfo (100mg/kg, la norme étant fixée à 50mg/kg).

"Nous avons reçu les rapports d'Infrabel, mais des analyses vont être effectuées par nos services pour confirmer la teneur en PCB"
Marie-France Gérard,
Directrice de la Police et des Contrôles du SPW sur les provinces de  Namur-Luxembourg

Mandatée par Infrabel, une société spécialisée dans le traitement des pollutions chimiques, E.T.P.H. sprl, est intervenue une première fois durant toute cette nuit au niveau de l’ancienne station, pour pomper les restes d’huiles, dans les cuves, au sol et dans les canalisations. De retour en matinée ce jeudi, les équipes ont déployé leurs moyens dans la partie contaminée de ce sous-bois. 

"On travaille par phases pour aspirer en plusieurs fois les huiles maintenues à la surface par les barrages flottants. On retournera ensuite au niveau de la station, pour procéder à des chasse d'eau, pour nettoyer les canalisations et on repompera en contre-bas"
Alain Dumortier, E.T.P.H . sprl

A moyen terme, d’autres travaux de dépollution -plus importants- seront peut-être nécessaires sur le site d'infrabel. Un site mis hors service depuis la réélectrification de la ligne, voici un an et demi. Comble de malchance, ces installations allaient être démontées dans les prochaines semaines… Infrabel qui compte encore en Luxembourg deux autres stations de ce type le long de ligne 162.

"Le marché venait d’être attribué. Mais nous allons accélérer le démantèlement des deux autres sites, pour éviter qu'une telle mésaventure ne s'y reproduise"
Jessica Nibelle, porte-parole d'Infrabel

Après les vols de câbles et caténaires le long des voies, voilà une cible supplémentaire visée par les malfrats, qui ont agit tranquillement, à l’abri des regards, pour un butin dépassant la tonne de cuivre...et sans état d’âme, pour les conséquences environnementales.


Christophe Thiry