Santé

Vivalia : la situation est préoccupante

Vivalia : la situation est préoccupante
 Publié le mercredi 29 juin 2022 à 15:05 - Mis à jour le lundi 04 juillet 2022 à 15:33    Province

Les comptes 2021 de Vivalia sont plutôt bons, mais les perspectives ne sont pas réjouissantes. Faute de personnel, l'intercommunale de soins envisage de fusionner des services, sans attendre le nouvel hôpital.


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2021 est l’année des paradoxes : l'activité hospitalière a été fortement impactée par le Covid, mais la situation financière est compensée par des aides fédérale et wallonne, et par le nombre élevé d'analyses réalisées dans les  labos de Vivalia.  Pour l'année, l'intercommunale dégage quelques 200.000 euros de bénéfices, mais cela ne compensera pas 2022, qui s’annonce déjà catastrophique. 

"Si l'on tient compte des coûts de l'énergie, des denrées alimentaires, de la quadruple indexation des salaires, sans oublier les conséquences de la cyberattaque, on craint vraiment la prochaine clôture semestrielle", avoue le directeur général f.f.  Yves Bernard. 

Arlon en proie au manque de personnel

En regardant cependant de plus près les comptes de 2021, on remarque que les quatre sites hospitaliers ne suivent pas la même tendance. Considérée hier comme le moteur de la bonne santé financière de l’intercommunale, les cliniques du Sud-Luxembourg voient leurs comptes tomber dans le rouge. L’activité hospitalière est en stagnation. Comme à Bastogne d’ailleurs, le manque d’infirmières s’y fait davantage ressentir qu'ailleurs en Belgique : à l’effet  Grand-Duché s'ajoutent les récentes mesures françaises qui favorisent un retour au pays.

Rarement on avait senti les responsables de Vivalia, directions et mandataires, aussi préoccupés par la situation. Au point que le bureau envisage d’anticiper la fusion de certains services, sans attendre le nouvel hôpital à Houdemont. "Nous n'avons plus les ressources pour tout faire partout, reconnait le Dr Pascal Pierre. Il faudra que les conseils médicaux trouvent un modus operandi pour travailler ensemble et arriver à cette restructuration. Sinon, il faudra effectivement que Vivalia prenne ses responsabilités".
Et le directeur général aux affaires médicales de prévenir : "Toute manœuvre de retardement du projet 2025 fera de la province de Luxembourg un désert médical".

Le président de l'intercommunale Yves Planchard a rappelé les moyens dégagés pour soutenir la profession d'infirmière, "mais cela se fera sentir dans quelques mois. Il faut dès lors accélérer la transition vers Vivalia 2025. Sans doute que l'arrivée d'un directeur général, après dix ans de bons et loyaux services du directeur général f.f. actuel, peut aussi être l'occasion d'un nouveau message à destination de tous les partenaires."
"Nouveau sur la forme, mais pas sur le fond..." ont dû penser les élus aubangeois et arlonais après les quelques mots adressés en fin de séance par le futur directeur général,
Pascal Mertens : "Ma conviction était déjà très forte. Elle l'est encore plus aujourd'hui après ce que j'ai entendu. Il est vraiment, vraiment grand temps de regarder toutes et tous dans la même direction. Cette direction, soyons clair, c'est Vivalia 2025".

"Trop tôt pour chiffrer le futur CHR"

Concernant le dossier du futur CHR  à Houdemont,  l’enquête publique a été clôturée. La balle est dans le camp de la Région pour l’octroi du permis, attendu pour début 2023. Mais sur la question des coûts supplémentaires liés à la flambée des prix des matériaux, et qui risquent d'être répercutés sur les communes, les élus n'ont reçu aucune réponse chiffrée. "On estime que c'est trop tôt pour le calculer, justifie Yves Bernard.  Les cahiers de charge seront précisés pas avant dix-huit mois... On peut espérer une diminution d'ici-là. Et à supposer que les prix soient toujours élevés, la Région aura à se positionner dans le cadre de son calendrier 2024-2028, et il restera encore la possibilité d'amortir la construction, non pas en vingt-cinq ans, mais en trente ans, par exemple".

Dans les prochains mois, Vivalia avancera sur son réseau de polycliniques, dont les localisations seront à définir avec Idélux Projets Publics, chargée de l'étude, et les collèges communaux à Bastogne, Libramont et Arlon. Une certitude : ce ne sera pas sur les sites actuels : trop coûteux et peu adaptés. 


Christophe Thiry