Economie

Les frontaliers belges bien mieux rémunérés que les français

Les frontaliers belges bien mieux rémunérés que les français
 Publié le mercredi 24 janvier 2024 à 15:24 - Mis à jour le mercredi 24 janvier 2024 à 16:35    GDL

Les travailleurs frontaliers belges ont perçu en moyenne un salaire de 67.038 eurossur l’année 2022, un niveau similaire à celui des frontaliers allemands mais bien plusélevé que celui des travailleurs français. Ceux-ci sont de fait plus jeunes et travaillentdans des secteurs moins rémunérateurs.


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Les travailleurs frontaliers belges ont perçu en moyenne 67.038 euros en 2022, selon un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg (Statec) publié jeudi 18 janvier.

Un niveau de salaire annuel moyen similaire à celui des frontaliers allemands (67.193euros), mais bien supérieur à celui des travailleurs frontaliers français, qui eux perçoivent en moyenne 54.600 euros par an, soit environ 12.500 euros de moins que leurs homologues belges et allemands.


“Cette disparité s’explique par la «spécialisation» des frontaliers dans des secteurs se caractérisant par des différences en matière de salaire”
, explique le Statec. L’institut expliquait déjà il y a un an que, “par rapport aux frontaliers belges et allemands, les frontaliers français sont surreprésentés dans des activités moins bien rémunérées comme par exemple le secteur de l’Horeca ou le commerce. De plus, ils ont une structure d’âge plus jeune, ce qui peut également contribuer aux écarts constatés”.

De fait, selon les données de l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS), la part de frontaliers français travaillant dans le secteur de l’hébergement et de la restauration est de 5,1%. Seuls 2,8% des frontaliers belges et 1,6% des frontaliers allemands travaillent dans ce secteur.

À l’opposé, les Allemands et les Belges sont proportionnellement davantage représentés dans des secteurs plus rémunérateurs, tel celui des activités financières et d’assurance, avec respectivement une part de 13,1% et de 11,3%, contre 10,5% pour les Français. Les Belges sont aussi très représentés dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, ou dans le secteur de l’information et communication.

Des différences existent aussi concernant les types de contrat de travail. Si les CDI sont très largement majoritaires, les Français en bénéficient le moins, et sont par contre plus fréquemment engagés en CDD ou en tant qu’intérimaires que les Belges ou les Allemands.



L’âge a lui aussi un impact sur les niveaux de salaires. Or les travailleurs frontaliers français sont de manière générale plus jeunes que les Belges et les Allemands. Ils sont ainsi proportionnellement les plus nombreux dans les catégories d’âge au-dessous de 45 ans,quand la part de travailleurs plus âgés est plus importante chez les travailleurs belges et allemands.


Les salaires ont pour tous les frontaliers connu une hausse notable en 2022, due en grande part aux indexation automatiques de salaires déclenchées par l’inflation. Après trois tranches indiciaires franchies en 2023, les salaires moyens devraient d’ailleurs aussi être à la hausse lors de la prochaine analyse du Statec dans un an.


Pierre Pailler