Réaction du directeur de TV Lux, Nicolas Léonard, suite à l'annonce du plan de réforme des médias de proximité présenté ce mardi à Namur par la ministre Jacqueline Galant.

On sait que TV Lux n'est pas concerné par les demandes de fusion entre médias de proximité, mais la télévision va devoir faire face à une diminution de ses subsides de la Fédération Wallonie Bruxelles sans oublier des changements importants au niveau des emplois APE (aide à l'emploi).

"On savait que ce subside ne serait plus indexé. Maintenant, non seulement il ne sera plus indexé, mais en plus, il sera plafonné à 10 millions pour l'ensemble des médias de proximité. Ça va quand même représenter une perte pour TV Lux, mais on va pouvoir, je pense, l'anticiper.
Ensuite, à partir de 2027, si la réforme passe, il y aura ces fameux points APE, donc ces aides à l'emploi. Là, tout est encore à construire. C'est un peu compliqué de savoir de quelle manière ou à quelle hauteur TV Lux pourrait être impactée, parce que, d'une part, cette réforme n'a pas encore été proposée. On n'en connaît pas exactement les contours, et de deux, il faut qu'elle suive vraiment tout son chemin au niveau du Parlement.
Ce qui est certain, c'est qu'on nous met en garde en nous disant : attendez-vous, entre 2027 et 2030, à une diminution de 10 % annuellement au niveau de ces points APE. Les points APE pour l'ensemble des médias de proximité représentent environ 8 millions d'euros à l'heure actuelle".

"On ne peut pas, à notre époque, sacrifier la qualité de l'information, la qualité du développement culturel, parce qu'on se trouve face à de nouvelles contraintes budgétaires"
Nicolas Léonard, directeur de TV Lux.

Cette réforme, va-t-elle avoir un impact sur la manière dont TV Lux couvre le territoire ? Est-ce qu'on doit s'attendre demain, finalement, à avoir moins d'émissions, moins de reportages que par le passé ?

"Alors, il est hors de question qu'on sacrifie nos missions de base.
On a un devoir envers les citoyens luxembourgeois, et si la Fédération Wallonie-Bruxelles est un des soutiens importants de TV Lux nous avons aussi d'autres soutiens importants qui sont les communes et la province de Luxembourg. Donc, nous avons aussi une mission de service public envers tous les citoyens luxembourgeois.
Par contre, dans le cadre des missions, est-ce qu'on va pouvoir faire évoluer certaines choses ? Oui, certainement que cela sera indispensable, mais encore une fois, il y a des priorités que la ministre veut conserver : c'est l'information, en ce compris le sport, mais aussi la culture. Et puis, à côté de ça, il y aura des missions secondaires. TV Lux s'est toujours fait fort de les remplir, et ça continuera à être le cas.

Maintenant, peut-être qu'on va devoir créer des synergies avec d'autres acteurs, des médias privés ou publics, ou avec nos voisins des autres médias de proximité dans les autres provinces. Travailler mieux, de manière plus intelligente, de manière plus efficace. On le fait déjà très bien à TV Lux, mais il faudra encore aller un cran plus loin.
Mais on ne peut pas, à notre époque, sacrifier la qualité de l'information, la qualité du développement culturel, parce qu'on se trouve face à de nouvelles contraintes budgétaires".