Ce mardi 27 mai, Jacqueline Galant a présenté son plan de réforme pour les médias de proximité. Si le plan est à "casser", il propose une réduction de 12 à 8 médias et des mesures qui vont impacter lourdement les finances de ceux-ci.

Elle avait évoqué sa volonté de réformer en profondeur le secteur des médias de proximité, ce mardi Jacqueline Galant a annoncé clairement ses intentions aux directeurs de ce qu'on appelait auparavant les télévisions locales. Pour 2031, elle souhaite que les 12 médias se concentrent au niveau provincial pour ne garder qu'un seul média par province, excepté pour celles de Liège et du Hainaut qui pourraient en conserver deux. Pas de changement donc pour Liège qui se partage entre Quatre et Védia, mais un bouleversement pour le Hainaut qui compte actuellement quatre médias de proximité (Télésambre, Antenne Centre, TéléMB et NoTélé). 

Pas de changement structurel demandé pour BX1 qui couvre la Région bruxelloise et pour TVLux, seul média à ce jour à couvrir une province entière. Par contre, selon la proposition de Jacqueline Galant, Matélé, qui couvre l’arrondissement de Dinant, serait contrainte de fusionner avec Boukè (Namur) et Canal Zoom, tandis que TVCom (Brabant) resterait seul sur son territoire.  

La raison de ce plan de fusion? Selon la note de la Ministre, il est clairement d'ordre financier :

"En 2023, ce sont 36.354.096,02 millions d’euros qui ont été octroyés en subside aux médias de proximité dont 16.167.515,98 millions d’euros provenant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Malgré l’aide croissante des institutions publiques, un média de proximité sur deux sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est en situation de déficit structurel".

Sur ce constat, la ministre des médias, Jacqueline Galant (MR) souhaite donc une réforme mais insiste, les fusions se feront sur base volontaire d'ici 2031, mais avec cette pression financière : au final, la Fédération Wallonie Bruxelles ne financera plus que 8 médias selon la répartition dessinée ci-dessous.

Toujours au niveau structurel, la Ministre a annoncé que le Réseau des Médias de Proximité qui fédère les anciennes télévisions locales ne sera plus financé par la FWB au 31 décembre 2026.

Le soutien public sera revu... à la baisse.

Comme ce fut le cas pour la RTBF, la réforme prévoit également une baisse des moyens publics alloués aux médias de proximité.  Ainsi, lebudget de fonctionnement de la FWB, comme annoncé, ne sera plus indexé, mais il sera également plafonné à maximum 10 millions par an pour tous les médias de proximité.

Autre coupe budgétaire annoncée : l'enveloppe annuelle de 8,3 millions attribuée aux médias de proximité sera diminuée de 10% chaque année et cela jusqu'en 2031. Une redistribution de ces aides à l'emploi sera ensuite opérée entre les médias restants. Une réforme qui, si elle a bien lieu, prendre place dans celle plus globale des points APE que doit mener le ministre wallon de l'emploi Pierre-Yves Jeholet (MR).

Et les missions des médias de proximité?

Concernant les missions des médias, la Ministre souhaite qu'elles se recentre sur l'information et la culture. Elle projette d'alléger une série de contraintes reprises dans le plan de gestion. Ainsi, les volumes de production et de diffusion pour l'éducation permanente seront réduits de moitié.

Selon la ministre cette réforme "ne se fera pas au détriment de la qualité de l’information. Plusieurs
leviers permettront de renforcer la garantie d’une information fiable, pertinente et de qualité au service des habitants de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En concentrant les médias de proximité, le paysage médiatique se trouvera renforcé".

Une affirmation que ne manqueront pas de nuancer les différents acteurs du secteur, à commencer par ceux , à l'image de Matélé, qui sont invités à renoncer à leur identité pour intégrer un plus grand ensemble.

La ministre Galant s'est dite prête à continuer à dialoguer avec le secteur. Une nouvelle réunion est déjà programmée le 10 juin.

Photo vignette : Belga