Ce 30 septembre, les ministres belge et luxembourgeois de la mobilité ont annoncé la signature d'une nouvelle lettre d'intention sur le renforcement de la coopération ferroviaire entre les deux pays. Elle officialise notamment l'arrivée prochaine des trains CFL à Libramont.

Un train rouge des CFL à Libramont, l'image devrait se matérialiser au mois de décembre pour les navetteurs. Une nouvelle officialisée suite à une lettre d'intention signée le 29 septembre à ... Libramont.

Ce lundi, les ministres de la mobilité, Yuriko Backes et Jean-Luc Crucke s'y sont rencontrés pour un échange portant sur l’optimisation des relations belgo-luxembourgeoises dans le domaine des infrastructures ferroviaires.

L'occasion de donner le feu vert pour un train omnibus sans correspondance entre Libramont, Arlon et Luxembourg, dès décembre 2025. Ce train direct sera opéré conjointement par la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL) et par la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB).

Un train par heure, pour commencer

La lettre d'intention signée ce lundi entre les deux pays précise que cette mise en service d'un train omnibus se fera "à raison d'un train par heure (fusion des relations existantes L Libramont - Arlon et L/Rb Arlon - Luxembourg). En fonction de l'évolution de la demande, un doublement de la fréquence pourra être envisagé compte tenu de la mise à disposition de capacités suffisantes sur l'ensemble des lignes transfrontalières et tenant compte de l'impact financier et opérationnel de ce service".

Une bonne nouvelle pour les navetteurs frontaliers qui bénéficierons du matériel le plus récent des CFL, à savoir les nouvelles automotrices de type Coradia (voir photo) qui ont remplacé, en février 2025, les voitures Dosto à double étage sur la relation Luxembourg - Arlon. Elles prolongeront prochainement leur trajet jusqu'à Libramont.

"Cela permettra aux voyageurs frontaliers de disposer du matériel le plus récent et le plus accessible, tant au bénéfice des personnes à mobilité réduite que pour la combinaison vélo et train". 

La nouvelle lettre d'intention signée ce lundi, confirme la volonté partagée de renforcer les dispositions prévues dans  l’accord signé entre le Luxembourg et la Belgique en octobre 2023.

Les deux pays ambitionnent d'accroitre le recours au train et à la mobilité multi-modale. Objectif: atteindre les objectifs climatiques européens, à savoir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre de la neutralité climatique en 2050 au plus tard. 

La lettre d’intention retient que les deux parties se fixent pour objectif :

  • d’augmenter la part de voyageuses et de voyageurs quotidiens empruntant le train entre les deux pays ;

  • d’augmenter le volume de marchandises transportées par rail transitant par la Belgique et le Luxembourg (dans l’optique d’un doublement d’ici à 2040) ;

  • de diminuer le temps de trajet entre Luxembourg et Bruxelles, afin de favoriser le transport international de voyageurs par chemins de fer.

« En unissant nos forces pour le rail, nous créons des solutions concrètes pour les navetteurs, nous soutenons le fret durable et nous préparons ensemble l’infrastructure dont l’Europe a géopolitiquement besoin . »
Jean-Luc Crucke, ministre de la mobilité

Vers la création d'un P+R à Habay?

Au rayon des bonnes intentions, le Luxembourg s'engage à poursuivre "ses études de suppressions des passages à niveau entre Luxembourg et Kleinbettingen/frontière et celles liées à la construction d'un pôle d'échange multimodal à Hollerich permettant le transbordement optimisé entre le futur tram, les bus et les trains".

L'objectif recherché est toujours de pousser de plus en plus d'utilisateurs frontaliers vers les transports en commun et ce, au plus proche de leur domicile. Ambition affichée du Grand-Duché : éviter que les frontaliers passent la frontière en voiture pour prendre le train côté luxembourgeois.

Parmi les pistes évoquées, la création d'un "Park and ride" à Habay, qui permettrait d'inciter le passage de la voiture vers le train plus en amont d'Arlon. La note évoque ainsi "une étude sur la faisabilité de la création du parking et une éventuelle adaptation de la gare existante afin de permettre à terme une augmentation de la desserte ferroviaire et de rencontrer la croissance attendue des voyageurs au départ et à l'arrivée d'Habay".

La note incite également l'étude "des possibilités opérationnelles d'améliorer l'offre de transport au départ de Virton et à destination du pôle multimodal de Rodange". 

Autre engagement qui intéressera les navetteurs, celui d'améliorer l'accueil des voyageurs. Notamment, en dégageant "des budgets, prévus au plan d'investissements de la SNCB, pour l'aménagement de stationnement voiture en gare d'Athus et Libramont, ainsi que pour l'aménagement de stationnement vélo en gare d'Athus, Grupont, Marloie et Poix-St-Hubert. Ces mêmes gares bénéficieront d'investissements pour améliorer l'accessibilité PMR". 

Pour veiller à la mise en marche de ce train de mesures, les deux pays s'engagent à mettre sur pied un groupe de travail qui se réunira deux fois par an.