Nous avons appris ce week-end le décès de Gilbert "Choc" Charleston. Ce vétéran américain était conducteur de char durant la Deuxième Guerre mondiale. Et il s'était battu durant la Bataille des Ardennes. Une de nos équipes l'avait rencontré en 2024 chez lui, aux Etats-Unis.

C'était en novembre 2024, Gilbert "Choc" Charleston nous recevait chez lui, dans sa résidence d'Oklahoma City.

Ce vétéran américain avait une vingtaine d'année quand il pénétra en Allemagne avec son char en décembre 1944. Avant de faire demi-tour pour contrer l'offensive allemande lancée dans les Ardennes.

"Quand nous sommes arrivés en Belgique, lors des trois, quatre premiers jours, nous n'avons fait que traquer les Allemands, se souvenait-il. Et si nous ne les trouvions pas, ce sont eux qui nous trouvaient. Ce fut la pire bataille à laquelle nous ayons participé."

Plus rapide que les "Tigres"

Choc et son unité se sont battus dans la région de Vielsalm durant la Bataille des Ardennes, avec face à eux les redoutables chars allemands "Tigre 2".

"Les Allemands avaient de meilleurs chars, notamment le Tigre qui était redoutable avec son canon de 88 millimètres. Mais nous étions plus rapides. La vitesse était notre avantage. Nous pouvions encercler leurs chars pour les canarder sur les flancs, où se situaient leurs réserves de carburant. Cela les faisait brûler directement."

"Le pire hiver de ma vie"

Outre la dureté des combats, c'est surtout le froid de cet hiver 44-45 qui est resté gravé dans la mémoire du vétéran.

"C'était un hiver terriblement froid. La température chutait largement en dessous de zéro. J'avais de la peine pour les gars de l'infanterie. Ils perdaient leurs membres, des pieds ou des jambes, à cause du froid. Nous les faisions donc monter à l'arrière de nos chars pour qu'ils se réchauffent sur nos pots d'échappement."

"Ce fut le pire hiver de ma vie. Tous ceux qui ont combattu en Ardenne se souviennent à quel point il faisait froid."

Un devoir à accomplir

Pour ce véritable Amérindien, dont le cousin avait connu Geronimo, ses sacrifices durant la Deuxième Guerre mondiale ne relèvent pas de l'héroïsme mais simplement du devoir à accomplir.

"Personne ne devrait vivre de telles choses. Je ne le souhaite à personne mais c'est arrivé. Nous sommes heureux d'avoir pu libérer autant de personnes. Nous avions un devoir et nous l'avons accompli."

Choc Charleston était revenu à Bastogne l'année dernière pour commémorer les 80 ans de la Bataille des Ardennes. Nous avons appris son décès ce samedi. Il allait avoir 102 ans.

Son témoignage ainsi que ceux d'autres vétérans sont à retrouver dans les documentaires réalisés sur la Bataille des Ardennes :