Il était sans conteste le maître de la couleur. Avant son décès en 2005, Jean-Michel Folon avait fait de l'église romane de Waha, le seul édifice religieux belge a être orné de vitraux conçus par ses soins. En cette année du 975ème anniversaire de l'église,  le Famenne & Art Museum consacre une exposition inédite à ces chefs-d'oeuvres verriers. 

Ses vitraux, traversés de lumière en l'église romane de Waha, Jean-Michel Folon n'aura jamais eu l'occasion d'en admirer le résultat final. Seul édifice religieux en Belgique à pouvoir se targuer d'être orné par le maître de la couleur, il occupe une place aussi centrale que symbolique dans l'exposition consacrée aujourd'hui à ses réalisations de verre et de plomb. 

“Les vitraux sont un sujet que Folon aborde relativement tard dans sa carrière”, explique Thibault Cassart, conservateur du Famenne & Art Museum, “ Ceux de Waha représentent notamment des oiseaux. La phase finale de réaménagement de l’église a lieu en 2005 et son enterrement à lieu le jour où les maîtres vitriers viennent installer les vitraux sur lesquels figurent des oiseaux qui s’envolent. C’est tout un symbole. L’âme du grand artiste qu’est Jean-Michel Folon s’envole à ce moment-là". 

Outre l'église de Waha, cette exposition retrace les cinq autres projets, entrepris par Folon dans le domaine du verre. Des églises et des chapelles privées, en France, mais aussi le casino d'un hôtel de Monaco. La plupart des pièces présentées au FAM n’ont jamais été vues du grand public. 

C’est une chance inestimable de pouvoir admirer les cartons grandeur nature”, estime Thibault Cassart, “ Mais aussi des vitraux qui sont en réalité des doublons que nous pouvons présenter aujourd’hui grâce à une collaboration avec la Fondation Folon et les ateliers Loire de Chartres, maître d’oeuvre des vitraux imaginés par l’artiste”. 

"Folon adorait que ses vitraux prennent vie au passage de la lumière" 

Avec cette exposition, le FAM plonge le visiteur dans le processus de création de l'aquarelliste, qui a très vite su s'affranchir des contraintes du support, pour maîtriser les rouages de l'art du vitrail. 

“ Folon a été obligé d’abandonner la couleur et la lumière de ses aquarelles pour revenir au noir et blanc imposé par les cartons qu’il doit dessiner. Mais c’est pour obtenir un résultat de vitraux plein de lumière qu’il adorait. Ce qu’il trouvait remarquable, c’était que le passage de la lumière donnait véritablement vie à ses dessins”. 

L’exposition “Les vitraux de Folon” est à découvrir jusqu'au 3 janvier prochain, au Famenne & Art Museum, à Marche-en-Famenne. Notez qu’elle est rehaussée par la sortie simultanée d’un ouvrage intitulé “Folon et l’art du vitrail”, publié par la Fondation Folon.