L'escrimeur Neisser Loyola est le troisième sportif de la province de Luxembourg à valider son ticket pour les JO. Sa deuxième place à Tbilissi (Géorgie) sur une manche de coupe du monde conjuguée à la qualification de l'équipe tchèque lors de la même épreuve lui assure une présence à Paris cet été.

C'est un week-end complètement fou que vient de vivre Neisser Loyola. L'épéiste Gaumais d'origine cubaine est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ce week-end. Engagé sur une manche de la coupe du monde, qualificative pour les JO, il pensait pouvoir se contenter d'une place en finale pour obtenir un nombre de points suffisant au ranking européen pour valider sa place aux JO.

"J'ai tout donné en demi-finale, c'était le moment de dire "Je suis là". J'étais très rigoureux, et j'ai remporté le match", raconte Neisser. "Tout de suite, avec mon père on est devenus dingos, on a crié et sauté partout. Et une fois que notre "show" était terminé, mes amis vénézuéliens m'ont dit qu'ils avaient recalculé et que j'étais à égalité de points avec Bera (ndlr : le concurrent tchèque de Neisser pour la place qualificative pour Paris). Alors je me dis "c'est pas possible !""

Neisser inconsolable après sa finale

Les deux escrimeurs étant ex-aequo, c'est la victoire du Tchèque lors d'un grand-prix qui prive (temporairement) Neisser du ticket pour Paris. Il lui fallait alors remporter la finale à Tbilissi s'il voulait passer devant. "J'avais tout donné lors de la demi. J'étais épuisé. J'ai essayé, essayé, mais j'ai perdu contre Romain Cannone (ndlr : champion olympique en titre). J'étais triste, j'ai pleuré, j'étais au bout de ma vie...", explique Neisser.

Derniers espoirs pour Neisser : décrocher la qualification lors d'une épreuve à Luxembourg prochainement (la dernière qualificative pour Paris), ou espérer que les Tchèques atteignent la finale par équipes à Tbilissi au lendemain de sa défaire face à Cannone. "On est rentrés en Belgique et on a coupé nos téléphones jusqu'au retour à la maison. De Charleroi à la maison, on n'a pas allumé nos téléphones", se confie l'épéiste. "Une fois à la maison, maman nous dit "Les Tchèques sont en finale !". Et là on a recommencé à crier et sauter de nouveau. C'était la folie. Aujourd'hui (lundi matin), je n'y crois toujours pas, je ne réalise pas".

Une énorme performance

Neisser a donc atteint l'objectif qu'il poursuit depuis plusieurs années en se qualifiant pour Paris. Et on peut parler d'un véritable exploit, tant il est compliqué de se qualifier individuellement en Europe, qui plus est lorsqu'on est issu d'une petite nation comme la nôtre.

Aux JO, Neisser jouera le coup à fond : "quand participe à une compétition, c'est pour la gagner. C'est mon seul but. Je vais essayer de profiter à fond à Paris".

On se souviendra que le papa de Neisser, Nelson Loyola, a remporté le bronze aux JO de Sidney en 2000. Il faisait partie de l'équipe de Cuba. Ramener une nouvelle médaille au sein de la famille serait donc un accomplissement pour Neisser.

Antoine Masson