Depuis le 28 janvier, une enquête publique a démarré autour du renouvellement du permis d'exploiter de la société Enrobage Stockem. L'entreprise prévoit également une deuxième centrale à béton. Les riverains craignent un regain d'activité, l'accroissement du bruit et du charroi de camions.
Il suffit d'ouvrir la fenêtre pour entendre le bruit continu. Petit tour dans le jardin de Pascale Gilson. Derrière ces arbres se trouve une des sources du bruit: l'entreprise Enrobage Stockem. Cette habitante de la rue des Bruyères a même le sentiment que ce bruit n'a fait qu'augmenter avec les années.
"L'activité de l'entreprise était liée à la construction de l'autoroute, au début des années '70. Aujourd'hui, l'autoroute est faite et l'entreprise est toujours là." Pascale Gilson
Depuis plusieurs jours, ces riverains, de la rue des Bruyères et des alentours, se mobilisent. Ils ont fait du porte-à-porte avec une pétition. Dans leur ligne de mire: la demande de renouvellement du permis d’exploiter d'Enrobage Stockem et la construction d'une deuxième centrale à béton. Pierre Colbag refuse de voir le trafic de camion passer par la rue des Bruyères:
"Dans d'autres communes, comme Etalle, on crée des contournements pour éviter le coeur de village mais pas ici. C'est une activité industrielle lourde qui devrait être délocalisée ailleurs, sur un zoning."
Inquiétudes pour l'environnement, l'eau et les arbres de la zone, mais la demande de permis ici (classe 2) ne nécessite pas d'étude d'incidence sur l’environnement, et nuisances sonores nocturnes... La nuit dernière, Yannick Da Silva a été réveillée par l'entreprise qui tournait comme en plein jour. Elle a filmé ces images, lumières, bruit. Nous les avons montrées au patron d'Enrobage Stockem. Eric Perard parle d'une activité exceptionnelle pour Infrabel. Il souligne:
"Nous avons stoppé l'activité le samedi par manque de main d’œuvre, on ne va pas se le cacher, et pour le confort des habitants qui veulent profiter de leur propriété."
Eric Perard n'envisage pas de déplacer l'activité. La localisation actuelle étant "idéale" pour le patron de la société. Lors de notre venue sur le site stockemois, on nous apprend également que les bips sonores entendus par les riverains proviennent de machines et que ces bips seront bientôt remplacés par des bips moins bruyants. Voici ensuite l'endroit où l'entreprise veut installer sa deuxième centrale à béton, sur cette butte.
"Doubler les volumes, non! Ce n'est pas du tout le cas. C'est de pouvoir répondre, dans des délais de temps beaucoup plus courts de production et de pouvoir avoir un volume de fabrication à la journée, des journées très ponctuelles, où l'on puisse faire de gros volumes. Par exemple, pour des éoliennes. (...)"
Pas question donc de modifier le parcours des camions et de transiter par la rue des Bruyères, grande crainte des riverains. L'enquête publique s'achèvera, ce vendredi 11 février, à 16 heures. Cent quatre-vingt-six personnes ont signé la pétition qui parviendra à la commune. C'est ensuite la commune qui délivrera ou non le permis sur avis du fonctionnaire technique de la Région wallonne.