Il y a tout juste deux ans, des crues incontrôlables dévastaient une bonne partie de la Wallonie. En Luxembourg, le nord de la province avait été particulièrement touché, notamment au niveau de la vallée de l'Ourthe. Deux ans plus tard, où en sont les travaux et comment prévenir les risques ? 

Au lendemain des inondations de la mi-juillet 2021, le service technique provincial luxembourgeois n'a pas chômé. Très vite, les agents ont constaté que les gabarits des cours d'eau avaient été modifiés du fait des crues importantes. L'enjeu était de les ramener à leur état d'origine. "Suite à ces travaux urgents, on a aussi fait toute une série de travaux de réparation au niveau des berges", explique Pierre Clément, gestionnaire des cours d'eau pour la province de Luxembourg. "Aujourd'hui, on poursuit toujours ces travaux".

Des ouvrages de rétention, mais où et avec quelles dimensions ?

Réparer certes, mais comment repousser les risques d'inondations un maximum ? La volonté de plusieurs communes est de construire des ouvrages de rétention dont des zones d'immersion temporaire. "Ces zones permettent de stocker l'eau au moment des différentes pluies et de la relâcher suivant un débit déterminé qui ne crée pas de dégât à l'aval", poursuit Pierre Clément. "L'objectif est de faire une étude avec l'université de Liège".

Soit étudier pour mieux localiser et dimensionner ces zones d'immersion temporaire. Pour ce faire, l'université de Liège, sur base d'un logiciel développé par l'armée américaine, a réalisé une méthodologie. "On sait que certaines quantités d'eau créent des problèmes et le logiciel va nous permettre de visualiser les inondations", explique Alain Hanson, maître de conférences à l'université de Liège. "À partir de cela, on diminue les quantités jusqu'à avoir un débit qui ne pose pas voire très peu de problèmes. Et donc, le dimensionnement est basé sur ce calcul de débit".

 "À Vecpré, on est arrivé, sous la nationale, à 49 mètres cubes par seconde"

Une zone d'immersion temporaire en amont de Vecpré ?

Cette méthode de calcul a été réalisée sur le bassin du ruisseau de Halleux en amont de Vecpré, entre La Roche et Marche-en-Famenne. Selon l'université de Liège, une zone d'immersion temporaire est justifiée à cet endroit pour protéger les habitations et campings environnants, souvent touchés par des inondations. "En juillet 2021, à Vecpré, on est arrivé, sous la nationale, à 49 mètres cubes par seconde, ce qui est astronomique !", détaille Alain Hanson. "Le débit du ruisseau est de 0,2 mètre cube par seconde, 200 litres voire 20 litres en période d'étiage".

Désormais, la Province compte mettre le logiciel à disposition des communes, qui pourraient ainsi prouver la nécessité d'une zone d'immersion temporaire et donc bénéficier d'un financement auprès de la Région wallonne. En province de Luxembourg, cinq communes attendent encore dont Rendeux, Durbuy, Marche, Nassogne et Tellin.