Les sociétés Storm et Aspiravi ont convié les citoyens des communes de Houffalize et Bastogne à une Réunion d'Information Préalable (RIP), mercredi soir. Durant celle-ci, deux projets éoliens ont été présentés. Ou représentés.

Ces deux projets éoliens, les habitants de Houffalize et Bastogne les connaissent bien. Il y a quelques années déjà, les promoteurs Storm et Aspiravi les avaient présentés mais sous une autre forme. En effet, autrefois, les projets comprenaient dix éoliennes en tout. Un chiffre réduit de moitié aujourd'hui.

Le premier projet, Mabompré Nord, compterait deux éoliennes au lieu de trois initialement. Elles se situeraient sur des terrains privés, sur la commune de Houffalize, en zone forestière. De 180 mètres de haut au départ, elles en feraient finalement 230, de sorte à respecter les recommandations émises par le Département de la Nature et des Forêts mais aussi pour maximiser le potentiel venteux du site.  Selon Xavier Houdry, pour la société Aspiravi, la demande de permis sera introduite dans le courant du premier semestre 2025.

Le projet Mabompré Sud, quant à lui, compterait trois éoliennes sur terrains privés au lieu des sept prévues initialement, dont deux sur la commune de Houffalize et une sur la commune de Bastogne. Elles seraient implantées en zone agricole et forestière. Ici aussi, la hauteur des éoliennes a été revue, passant de 180 mètres à 230. Pour ce deuxième projet, Isabelle Krier, pour la société Storm, affirme qu'une demande de permis sera introduite en 2026.

Pour les deux projets, les éoliennes seraient à une distance de minimum 615 mètres des habitations, et minimum 400 mètres des maisons isolées, mais cela n'a pas de quoi rassurer les citoyens. Ils étaient une petite trentaine à participer à cette réunion. Certains n'ont pas hésité à émettre leurs inquiétudes.

"Les éoliennes contiennent-elles des PFAS?"

Parmi les citoyens présents, un habitant de Noville, Raymond Baudoin, demande si les éoliennes contiennent des PFAS. Johan Goudeau, du bureau d'études CSD Ingénieurs, a répondu qu'effectivement, "des PFAS sont présents dans le revêtement des pales. C'est relativement nouveau comme problématique. Les PFAS sont présents presque partout au quotidien et nous ne savons pas encore aborder cela de manière avancée." Le riverain, documents à la main, continue: "J'ai des documents en ma possession affirmant que les PFAS sont également présents dans la peinture des tours. Que les PFAS offrent une résistance supérieure face aux intempéries et accroissent la durée de vie des installations."

Le riverain continue, mais cette fois, pour parler du lieu de mémoire sur lequel les promoteurs souhaitent implanter leurs parcs éoliens. 

"Des Américains et des Allemands s'y sont battus pendant deux mois, vous avez choisi une zone de combat, dit-il. C'est un lieu de mémoire, des soldats sont morts là-bas, et vous voulez détruire ça?" Johan Goudeau, du bureau d'études, répond qu'il ne connait pas ce champ de bataille et que s'il y avait une reconnaissance historique patrimoniale, le site serait repris. 

Enfin, le citoyen craint que des obus se trouvent encore sous terre. "Ces dernières années, de nombreux obus ont été retrouvés sur le territoire communal. Pensez-vous que tout ait été enlevé? Personnellement, je ne le crois pas. Et vous voulez creuser là." Isabelle Kriek, pour Storm, a répondu que s'il y avait un risque, des investigations seraient prévues. 

L'étude d'incidences a débuté ce jeudi 23 janvier et durera quinze jours. Les citoyens disposent donc de deux semaines pour émettre leurs remarques à l'administration communale de Houffalize et aux porteurs de projet.