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La première maison de détention de Wallonie ouvrira à Chanly (Wellin)

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 Publié le mardi 03 mai 2022 à 15:19 - Mis à jour le mardi 03 mai 2022 à 16:13    Wellin

Après Courtrai et Berkendael (Bruxelles), Wellin accueillera la troisième maison de détention, la première en Wallonie, réservée à des condamnés à de courtes peines, en vue d'une meilleure insertion. L'annonce n'a pas fait l'unanimité dans le voisinage. Un comité de suivis sera mis en place.


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Située juste à côté de la maison de repos Le Val des Seniors à Chanly, la maison des soeurs franciscaines s'étend sur 700m2 et compte dix-sept chambres individuelles et des espaces communautaires. Mis en vente par la congrégation, le bâtiment sera bientôt propriété de la régie des bâtiments, et deviendra une des quinze maisons de détention du pays."Ça nous est tombé dessus, réagit le bourgmestre de Wellin Benoit Closson. Les sœurs nous avaient informés de leur intention de vendre lors d'une réunion à laquelle participait Vivalia. Mais jamais il n'a été question de le céder à la régie et d'ouvrir une maison de détention".

Accompagner des détenus condamnés à de courtes peines

D’ici fin de l’année, le bâtiment de plein-pied hébergera jusqu’à dix-sept adultes, condamnés à des courtes peines, soumis à des règles rigoureuses mais plutôt qu’incarcérés… davantage formés  et accompagnés individuellement.  C'est un des nouveaux projets menés par le ministre de la justice Vincent Van Quickenborne : à côté du milieu carcéral, le gouvernement fédéral veut développer des maisons de détention. Déjà expérimentée dans des pays nordiques, les maisons de détention offrent un régime carcéral plus souple, tourné vers la formation et la réinsertion,  et réservé aux peines légères. L’intention du gouvernement est d’en ouvrir une par province. Deux avaient déjà été confirmées : à Courtrai et dans le quartier Berkendael à Bruxelles. La troisième et première en Wallonie sera ouverte à Chanly.

"Il n'y aura aucun détenu avec lourde peine, aucun terroriste, aucun condamné pour faits sexuels, tient à rassurer Benoît Closson. Ce sont des personnes condamnés à des peines de trois ans maximum, sélectionnées selon des règles strictes".

A côté d'un service d'aide à la jeunesse : judicieux ?

Propriétaire du terrain, Vivalia n’a vu aucun intérêt dans l’achat du bâtiment et n’a pas exercé son droit de préemption en cas de vente. Voisin direct de l’établissement, Vivalia n’y voit aucun inconvénient, et plutôt même une opportunité de jouer un rôle dans un éventuel projet de réinsertion. Les riverains et habitants du quartier ont un avis plus mitigé...  Inquiets également : les éducateurs  de "La Fermette". Située juste en face de la future maison de détention, l’institution prend en charge, en dehors du milieu familial, une vingtaine de jeunes âgés de 0 à 18ans. "Nous trouvons l'emplacement peu opportun, regrette Mickaël Petit, éducateur La Fermette. Nos jeunes ressentent des carences affectives et pourraient si on n'y prend garde partir avec le premier venu".
Les services du ministre de la justice se veulent rassurant : "L'établissement reste soumis à des règles très strictes, insiste Dounia Boumaaza, porte-parole de Vincent Van Quickenborne. Ils devront répondre à des conditions précises pour bénéficier d'une sortie."

La rapidité et le relatif manque de publicité ont pris de court les Wellinois. Mais un comité de suivi sera mis en place, réunissant la commune, le CPAS, la police, et des riverains.Une séance d’information publique est prévue, ce lundi 9 mai à 20h à Halma.

Voici le brochure distribuée cette semaine :

brochure-maison-de-detention-wellin


Christophe Thiry