Il est certes très mignon, mais n'en demeure pas moins invasif : le raton laveur représente une menace pour la biodiversité, à tel point que le cantonnement arlonais du Département Nature et Forêts fait de la réduction des populations une priorité. Plusieurs pièges ont été présentés ce dimanche à la ministre Anne-Catherine Dalcq à Habay.

On n'a évidemment pas envie de lui faire de mal vu son minois. Et pourtant, le raton laveur fait du dégât. Il s'invite parfois dans les maisons, chez les agriculteurs et détruit surtout d'autres espèces plus ou moins protégées.

"On le constate par exemple suite à des prédations sur des nids de cigognes noires qui ont été rapportées", explique Patrick Verte, attaché au cabinet de la ministre Dalcq. "On sait que ce sont des ratons laveurs qui ont grimpé et qui ont tué des oiseaux au nid. On a des exemples aussi de prédation sur le faucon pèlerin dans la vallée de la Semois. On a donc des espèces emblématiques qui sont impactées ou plus communes comme la grenouille rousse".

Comment réduire durablement les populations ?

Lorsqu'ils font face à des ratons laveurs, les particuliers sont très souvent démunis. Des communes dégagent des budgets pour fournir des pièges, mais se rendent compte que l'administration wallonne ne fait pas de la régulation une priorité. 

Néanmoins, le cantonnement arlonais du Département Nature et Forêts a, quant à lui, installé des pièges dès le 1er janvier 2024 pour mesurer leur impact sur une longue durée. Trois dispositifs ont été présentés à la ministre avec quelques chiffres. En commune d'Attert par exemple, on est passé de 340 à 280 ratons laveurs recensés, soit de 5 à 4 ratons laveurs par km2.

"En termes de résultats, on peut voir clairement une baisse de la population dans les territoires de référence", explique Pascal Havart, brigadier d'encadrement pour le DNF Arlon. "L'idée, c'est de s'inscrire sur une gestion à long terme. L'objectif n'est pas du tout d'éradiquer le raton, de toute façon c'est une course perdue je pense, mais si on ne fait rien, les populations vont augmenter. On aura besoin de faire encore plus de tirs. L'idée c'est d'arriver à un niveau de population très bas".

La ministre en charge de la forêt a été sensibilisée à la création de synergies entre communes et Département Nature et Forêts pour dégager des moyens, ce qui est le cas ici. Une pratique qui pourrait être généralisée.

"Déjà aujourd'hui il y a une étude qui a été lancée au niveau de l'Université de Liège pour construire un plan d'actions qui va se nourrir de ce qui s'est déjà fait sur le terrain", explique la ministre de la forêt Anne-Catherine Dalcq.

L'ambition est de faire prendre conscience que la réduction des densités est un enjeu majeur vu la reproduction du raton laveur.

En 19 nuits, sur 20.000 hectares du parc national de la vallée de la Semois, 906 spécimens ont été capturés.

Le nombre de ratons laveurs présent en Wallonie se situe entre 50.000 et 75.000 individus.