Pour la première fois de son histoire, l'intercommunale Vivalia présente un budget 2023 en déficit. Crise économique, inflation, indexations, cyberattaque mettent à mal ses finances, mais Vivalia se veut optimiste. Cela reste en revanche très compliqué au niveau du recrutement du personnel infirmier.

A peine sortie de la crise Covid, Vivalia s'est retrouvée plongée dans une crise économique mondiale. En 2023 cela se chiffrera en millions de dépenses supplémentaires : +5 M€ en dépenses énergétiques, +25 M€ en indexations et charges salariales, à quoi il faut ajouter les flambée des prix dans la construction et même sur les denrées alimentaires. Le calcul est sans appel : pour la première fois de son existence Vivalia présente un résultat net au budget 2023 en déficit de 5,8 millions d’euros.    

La cyberattaque du 13 mai 2022 a elle-aussi pesé lourdement dans le fonctionnement de l’intercommunale. Ce mardi soir, le nouveau directeur général Pascal Mertens s'est voulu rassurant : " En terme d'impact, on peut dire que 95% des problèmes sont résolus. Nous allons bientôt pouvoir oublier cet épisode". "Un acte crapuleux et criminel", s'empresse d'ajouter le président Yves Planchard. L'intercommunale est-elle prête à faire face à de nouvelles attaques ? "On ne peut dire jamais. Mais avec les mesures de sécurité qui nous ont été imposées et que nous avons mises en place, je pense que nous sommes blindés", assure Pascal Mertens.

Le difficile recrutement du personnel infirmier

La plus grande difficulté pour Vivalia reste le recrutement de personnel infirmier. Les services se réjouissent d'avoir engagé 170 infirmiers-infirmières cette année, "un record jamais atteint auparavant", ça ne compense pas les départs et réductions de temps de travail. Et le contexte pourrait se noircir encore avec l’entrée en vigueur des nouvelles règles d’imposition entre la Belgique et la France. Trois cents employés Vivalia sont concernés.

"La mesure a été reportée d'un an, ce qui a rassuré le personnel. Ce que nous attendons maintenant ce sont des mesures pérennes. Nous, hôpitaux publics, souhaitons être considérés comme le secteur associatif et bénéficier d'un moratoire jusqu'en 2033", insiste le nouveau DG.

La maison de repos de Sainte-Ode bientôt ouverte, et déjà agrandie ?

Malgré le tableau, les investissements se poursuivent. A Sainte-Ode notamment. Alors que le domaine de L’Ambra ouvrira au printemps 2023, Vivalia planche sur une extension de 45 lits supplémentaires. "Les plans de la maison de repos étaient déjà prévus pour inclure une extension", précise le directeur général adjoint Bertrand Lespagnard. "Si les négociations pour la reprise des deux maisons de repos de Florenville aboutissent , il y aura un transfert de lits vers Sainte-Ode pour atteindre un nombre efficient de 130 lits". 

Organisation des services sous Vivalia 2025 : d'autres scenarii mis à l'étude

Avec le projet du CHR à Houdemont, s'accompagnera un redéploiement des services. En tout ou en partie ? La nouvelle direction ne veut rien exclure et a lancé plusieurs hypothèses de travail. "L'idée est d'analyser toutes les possibilités. Que fait-on des services de revalidation et de l'hôpital psychiatriques ? Les associe-t-on à Houdemont ou non ? Je suis quelqu'un de pragmatique et je ne veux pas avoir de regret. Nous avons l'occasion de mettre les choses à plat et assurons-nous que les choix seront les bons". 

En fin diplomate, franc, direct, le nouveau directeur général s’est montré convaincant. Il a aussi répondu en toute transparence et pour la première fois aux demandes récurrentes d’élus, sur les coûts supplémentaires du nouvel hôpital : "30% en plus sur un budget de 300 millions".
Mais en fin diplomate, Pascal Mertens a aussitôt reconnu que "c’était trop !" Et que ses services travaillent déjà à en réduire l’impact.