Publié le mardi 25 fevrier 2025 à 11:01 - Mis à jour le mardi 25 fevrier 2025 à 15:12 La Roche-en-Ardenne
L'agrivoltaïsme vise à allier production agricole et production d'énergie en implantant des panneaux photovoltaïques à même le sol. C'est le projet imaginé à la Ferme du Vivier, entre La Roche-en-Ardenne et Ortho, sur une superficie de 40 hectares. Un projet qui ne plaît pas à tout le monde.
Si la procédure légale n'a pas encore débuté, la réflexion d'un tel projet est dans les esprits depuis plusieurs années. Celui-ci, qui nécessiterait une demande de permis unique de classe 2, est à l'initiative des propriétaires du Domaine du Vivier. Sur la superficie de 113 hectares, un peu moins de 40 seraient recouverts de panneaux photovoltaïques pour une durée de 30 ans, afin de péréniser le site.
"Il s'agit d'une réflexion familiale qui date de plusieurs années, explique Martin de Cock, propriétaire de la Ferme du Vivier. Nous avons eu la chance de reprendre cette propriété en 2015. Et le plus facile c'est quoi? De la vendre morceau par morceau à de grands financiers, à des Luxembourgeois? Ce n'est pas cela que l'on veut. Je veux quelque chose de durable pour mes enfants, de la pérennité."
Concrètement, pour 20 hectares de panneaux, l'énergie produite profiterait à 12 000 ménages. L'électricité serait injectée sur le réseau haute-tension via un raccordement à la station Elia de Marcourt. "Une étude est actuellement en cours pour savoir si les Rochois pourraient acheter des parts et bénéficier de cette électricité", explique la bioingénieure Héloïse Dubois.
Ce projet permettrait également de mieux stocker le carbone dans le sol et de faire face à l'érosion. Cette dernière est un gros problème rencontré actuellement sur le site. La biodiversité a également été étudiée selon les experts. L'agriculture serait nourricière avec moins de labour et une rotation de cultures. On parle ici de luzerne, de céréales et de légumineuses. Un troupeau de brebis Roux d'Ardenne et d'autres races locales serait également en pâturage sur les lieux. Des haies seraient aussi implantées sur plus de 5 km, à savoir des massifs de framboisiers, des ronces et des pruneliers, en clin d'oeil à la confrérie rochoise.
"On dénigre le métier d'agriculteur"
Mais si certains comprennent cette vision, d'autres ne l'entendent pas de cette oreille, à l'image de Florian Poncelet, président de la FJA. "Des financiers nous amènent des projets qui sont surréalistes, dit-il. C'est une perte de 40 hectares. On dénigre le métier d'agriculteur. On lui impose de l'écologie et du non labour, on lui fait perdre ses libertés culturales."
Enquête publique dès le 15 mars
Une réunion d'information officieuse s'est tenue lundi soir, à Warempage avec une centaine de citoyens présents. Ils sont maintenant invités à donner leur avis du 15 mars au 15 avril. Si les avis sont majoritairement négatifs, la commune rendra un avis défavorable, même si elle n'est pas décideuse de la faisabilité ou non du projet.
La décision reviendra au Ministre de l’aménagement du territoire François Desquennes qui a récupéré cette compétence pour le Luxembourg depuis février. Son frère n’étant plus le fonctionnaire délégué en province de Luxembourg, il n’y a plus de conflit d’intérêt.
Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions