Cinéma

La mesure des choses en avant-première au ciné Patria

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 Publié le vendredi 27 août 2021 à 09:10 - Mis à jour le vendredi 27 août 2021 à 09:37    Etalle - Virton

Ce jeudi, le ciné Patria à Virton proposait l’avant-première du film « La mesure des choses » du réalisateur Patric Jean, un film poétique, auquel a largement collaboré l’artiste plasticien Didier Mahieu, un artiste habitant Hastière, qui expose jusque dimanche au Centre d’Art contemporain du Luxembourg belge à Montauban.


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Tourné en Méditerranée, une région dont la biodiversité subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique, le film La Mesure des choses n’est ni une fiction, ni un documentaire. C’est un essai poétique comme le dit lui-même le réalisateur, Patric Jean.

"C’est un film qui parle de la démesure, un sujet dont on parle beaucoup aujourd’hui. C’est ce qui lie toutes les problématiques qu’on connaît de nos jours, les problèmes de transformation climatique, les problèmes de migration des gens qui fuient les zones parfois en guerre, parfois aussi victimes de transformations climatiques très profondes. C’est lié à toute notre démesure de surproduction, de consumérisme, d’empilement des richesses d’un côté et d’empilement de la pauvreté de l’autre".

Ami d’enfance du réalisateur, l’artiste plasticien Didier Mahieu a collaboré activement au film. Certaines de ses œuvres y apparaissent. Ses mains aussi qui, dans la poésie du film, deviennent les mains de Dédale, le père d’Icare. Car c’est une œuvre de l’artiste sur le thème de la chute d’Icare, réalisée pour le centre d’observation océnographique de l’ULG en Corse, qui a servi de trame au long métrage. L’artiste expose pour le moment au Centre d’Art Contemporain du Luxembourg belge. Entre ses moulages de baleine dont il ne reste que la carcasse et ses réalisations picturales, on retrouve, dans l’œuvre de Didier Mahieu, cette lutte perpétuelle entre les objets inertes et les éléments, cette volonté que rien, jamais, ne reste figé.

"Il y a des dessins qui ont été photographiés pour pouvoir les mettre dans de l’eau de mer, l’eau de mer a réagi. Au fait, toute la nature et son incidence sur les choses racontent une histoire supplémentaire. Je déteste créer une œuvre qui soit assignée, figée. Ce qui m’intéresse c’est d’observer qu’elle continue à évoluer…"

 Dans le même ordre d’idée, l’exposition de Montauban présente également le travail de deux collectifs d’architectes et de designers, Bento et Futur Primitif.

 "Il y a un groupe qui travaille essentiellement sur le mycélium, qui sont des architectes et qui fabriquent des architectures à base de champignons et d’éléments qu’ils trouvent dans la nature pour les laisser grandir. C’est formidable, parce que c’est une intégration complète de notre habitat à la nature. C’est formidable d’un point de vue écologique, mais aussi d’un point de vue structurel. Et c’est très beau en plus d’un point de vue esthétique. Futur Primitif travaille avec des technologies très contemporaines, mais retrouvent des matériaux de la terre, les manipulent, les cuisent dans des fours à l’ancienne…"

Un four a d’ailleurs été construit sur le site du Centre d’Art contemporain. Ce week-end, y seront cuites des céramiques fabriquées à partir d’éléments prélevés sur le site même. Les œuvres de Didier Mahieu et des deux collectifs sont visibles jusqu’à ce dimanche à Montauban.