Publié le mardi 22 octobre 2024 à 19:34 - Mis à jour le mercredi 23 octobre 2024 à 07:47 Province
Les bases de l’accord de la tripartite Les Engagés - PS - MR reposent sur des convergences de vues dans les principales compétences provinciales. Négociées durant le week-end, elles ont été coulées dans un document de quatre pages, que nous avons réussi à nous procurer. En voici les grandes lignes.
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Le fond avant les mandats.Autour de la table, François Huberty et Elie Deblire pour Les Engagés, Mélissa Hanus, Charles Coibion et Philippe Courard pour le PS, Benoit Piedboeuf et Pierre Pirard pour le MR, ont débattu avant toute chose du fond des dossiers, des priorités à défendre, des points qui les rapprochent, “des lignes directrices à tracer”… dans un contexte de remise en question de la Province en tant qu’institution. Une bonne quinzaine de domaines ont été discutés.
Associer le personnel aux évolutions de l’institution
Sous cette législature (sous la précédente, déjà), la majorité provinciale s’est imposée une réduction de la masse salariale, sans toucher au personnel en place, par le non remplacement systématique des mises à la retraite, sauf à démontrer la “plus-value” indispensable à tout nouvel engagement. A l’avenir, les trois formations s’entendent : “Une attention particulière doit être portée sur la richesse (du) personnel qui sera concerté et associé aux évolutions de l’institution”.
Renforcer les Services Techniques Provinciaux
Reconnu pour son efficacité, par les négociateurs des trois partis, le service technique provincial sera défendu “et même renforcé”. Face aux départs vers d’autres cieux plus rémunérateurs, la tripartite convient de “mettre des moyens complémentaires pour que le service rendu soit toujours aussi efficace pour les communes mais aussi pour les besoins propres de l’institution provinciale”.
Poursuivre l’offre d’enseignement spécialisé
Attentive aux besoins en matière d’enseignement spécialisé, auxquels elle est parfois “seule à répondre”, la Province poursuivra “vers un développement de l’offre pour que les parents concernés puissent trouver chez nous des solutions pour leurs enfants”.
Intensifier les collaborations avec Idélux
S’il est un domaine où la promesse de campagne “Rénover la Province pour éviter les doublons” peut s’appliquer, c’est bien en matières économiques. La majorité à trois continuera à ramener les actions vers Idelux et intensifiera les partenariats avec l’intercommunale sur des dossiers précis, comme ceux de “Saint-Hubert –Transinne (Spatial) – Marche-en-Famenne (Novalis + le secteur « pharmacie ») - Arlon (Durabilis) – Bastogne (Ancienne caserne)”.
Les partenaires souhaitent en outre “assouplir l’utilisation du Fonds d’expansion, même si tout le raisonnement qui a prévalu par le passé ne doit pas être oublié”.
Également pointée, la facturation interne au sein du groupe Idélux. Il sera fait appel à une consultance extérieure “pour avancer vers une meilleure optimalisation de la gestion des interventions financières sollicitées auprès de la Province mais aussi des Communes”. Comprenez : la nouvelle majorité tient à ce que les facturations entre services d’Idélux ne se fassent pas au détriment des actionnaires.
Les autres opérateurs ne sont pas oubliés, comme le Forem, les Instituts d’enseignement secondaire et supérieur, l’IFAPME et la CCILB.
Vivalia : accélérer l’implantation des proxi-cliniques
Le rôle de la Province aux yeux de tous reste déterminant dans le domaine de la Santé, avec comme priorité : la gestion des urgences, les pénuries des médecins spécialistes et de personnel soignant. Les Engagés, MR et PS s’engagent à maintenir les sites actuels jusqu’à l’ouverture complète du CHR de Houdemont. Parallèlement, l’implantation des proxi-cliniques doit être accélérée : “des fermetures (de sites actuels) ne peuvent être envisagées que si les cinq dossiers proxi-cliniques offrent les services attendus et créent une nouvelle dynamique dans les endroits concernés. Une offre spécifique de soins doit pouvoir se développer dans les proxi-cliniques d’Arlon, Libramont et Bastogne”.
En matière de santé mentale, les services de la Province doivent être mobilisés avec les acteurs locaux autour de l’assistance aux jeunes en décrochage, « en dérive », en collaboration avec le CUP de Bertrix.
Améliorer les relations transfrontalières
Souhaitée par le MR, les relations transfrontalières peuvent être améliorées “dans les domaines de la Mobilité, de l’Evasion « sociale », des Chemins de fer, de la gestion des déchets mais aussi de l’implantions d’entreprises et de la création de parcs d’activités économiques”.
Soutenir l’agriculture
La Province déployera ses efforts pour lutter contre la pénurie des vétérinaires. Elle continuera à soutenir les produits locaux.
Tourisme : éviter les doublons
Parcs naturels, GAL, ADL, Maisons de tourisme, Syndicats d’initiatives … Là encore il y a à travailler pour éviter les doublons.Mais sur le dossier plus précis du Fourneau Saint-Michel, la Province veut finaliser un partenariat public/privé. Quant au Domaine du Celly, la majorité veut avancer “en partenariat avec les acteurs politiques locaux mais aussi avec les citoyens qu’ils soient organisés en ASBL ou non”.
Zone de secours : soulager les communes
Comme prévu, la Province continuera à augmenter sa participation dans le financement de la zone de secours, au bénéfice des caisses communales. Un point concerne singulièrement la caserne de Neufchâteau (où a été réélu François Huberty) : “elle doit faire l’objet d’un consensus pour passer du statut de poste de 1er secours au statut de caserne de base pour autant que le Chef de corps apporte les éléments nécessaires qui démontrent la nécessité d’aller dans ce sens”.
Assurer la pérennité de La Ressourcerie
En matière d’environnement et de lutte pour la diminution des déchets, la tripartite met sur la table le financement de la « La Ressourcerie Famenne Ardenne Gaume » par Idelux Environnement » dès 2025. En vue d’assurer sa pérennité “sans impacter les communes, la Province pourrait être amenée à assurer ce financement pour tout ou partie.”
Et encore... éviter les doublons
Les trois partenaires insistent enfin sur la nécessité de continuer à inventorier toutes les compétences et actions qui pourraient conduire à des doublons avec d’autres niveaux de pouvoirs. Mais ils (r)assurent : “La suppression d’une compétence ou d’un service ne pourra être envisagée que si la garantie est obtenue de pouvoir rendre le même service aux citoyens luxembourgeois.
Ce document, qui abordent encore des points en matière de sport et d'assistance aux communes a été signé par les négociateurs au terme “d’une discussion franche et cordiale” puis avalisé au sein de chaque formation.
Il constituera l’ossature de la prochaine déclaration de politique provinciale 2024 – 2030.
Une Province désormais gérée à trois. Et à une majorité de 35 conseillers sur 37.