Publié le vendredi 06 décembre 2024 à 16:47 - Mis à jour le vendredi 06 décembre 2024 à 17:57 Arlon - Province
Ce 6 décembre, les 37 conseillers et conseillères ont prêté serment au conseil provincial. Le pacte de majorité de la tripartite Engagés-MR-PS a été approuvé sauf par les deux conseillers écolos.
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"C'est un moment historique pour mon parti et moi-même" commente le nouveau député provincial MR, Dominique Gillard. Après 18 années dans l'opposition, les libéraux reviennent dans l’exécutif provincial à la faveur d'une tripartite Engagés-MR-PS. Une configuration politique inédite depuis 1978 ! Autant dire que la grande majorité des conseillers provinciaux n'en n'ont aucun souvenir.
Hormis les deux nouveaux conseillers écolos, tous les autres ont voté le pacte de majorité. Pour les verts, le nom s'est imposé face à "une tripartite qui ne respecte pas le choix de l'électeur", comme l'a exprimé Youri Martin juste avant le vote. Référence directe aux scores électoraux qui ont vu les Engagés et le MR gagner des sièges tandis que le PS et Ecolo étaient sanctionnés dans les urnes.
La dernière législature du conseil provincial?
Ajoutons, que l'avènement de cette tripartite se fait dans un contexte particulier, celui d'une nouvelle réforme voire d'une disparition du conseil provincial et de l'institution dans sa forme actuelle. C'est ce qui est écrit dans la Déclaration de politique régionale. On verra dans les prochaines années ce qu'il adviendra de l'intention exprimée par les présidents nationaux MR et Engagés de voir les Provinces disparaître au profit d'assemblée de bourgmestre. En Luxembourg, les élus de tous bords ont exprimé durant la campagne leur souhait de défendre l'institution. Doit-on voir dans cette tripartite, comme l'affirment certains, le retour du consensus luxembourgeois dont l'essence est de défendre les intérêts des Luxembourgeois?
Au micro ce vendredi, la nouvelle cheffe de groupe PS (et députée provinciale dans trois ans) Nathalie Heyard a, elle, réaffirmé l'intention de conserver un pouvoir intermédiaire entre les communes et la région. Même son de cloche du côté du conseiller et chef de groupe Mr, Michel Jacquet, qui n'a jamais caché sa réticence à voir la Région mettre la main sur les impôts provinciaux, sans garantie qu'ils soient toujours utilisés dans l'intérêt des Luxembourgeois.
La Province sommée de se réformer
Il n'empêche que la Province va, à nouveau, devoir se plier à un exercice de rationalisation de ses moyens et de priorisation de ses missions. Dans les priorités qui lui sont imposées ou s'imposent d'elles-mêmes: le financement de la zone de secours, celui des hôpitaux, le soutien aux communes et le maintien d'un enseignement spécialisé.
Reste à savoir si le nouvel attelage à trois partis tiendra la route jusqu'à la fin de la législature dans ce contexte de choix difficiles. Les nouveaux députés provinciaux se disent prêts à relever le défi.