Environnement

11 ponts construits comme des Légos en forêt d'Anlier

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 Publié le jeudi 01 août 2024 à 15:45 - Mis à jour le jeudi 01 août 2024 à 16:08    Fauvillers - Habay - Martelange

De gros travaux sont en cours au milieu de la forêt d'Anlier. Le but est de construire 11 ponts pour les chemins forestiers, des ouvrages qui laissent passer les truites et in fine favorisent la reproduction de la moule perlière, une espèce menacée au niveau mondial.


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Que font de gros blocs de béton au milieu des bois? Empilés à proximité de la route, ces gros "légos" servent à la construction de 11 nouveaux ponts en lieu et place d'anciens consuits en béton présents sur des ruisseaux en forêt d'Anlier.

"C'est le principe des blocs Légos qu'on empile pour former le pont. Ensuite, on vient placer la dalle et on conserve ainsi le lit du ruisseau" explique Nicolas Mayon, Chargé de mission au parc naturel Haute Sûre Forêt d'Anlier

Reconstituer le lit de la rivière, c'est là tout le bénéfice de cet ouvrage. Reproduire un lit naturel car les conduits en béton largement utilisés dans le passé font barrage à la migration des truites. Or, les truites participent à la reproduction de la moule perlière, une espèce menacée au niveau mondial. Les moules ont un cycle de vie original. Les larves de moule perlière vont ainsi se nicher dans les branchies de la truite fario durant plusieurs mois. En permettant aux truites de remonter le cours d'eau pour aller frayer, ces ponts favorisent aussi la multiplication de la moule perlière.

Des travaux impressionnants pour la moule perlière

 La première étape consiste à dévier le cours d'eau pour faciliter les travaux mais aussi pour éviter la boue qui asphyxierait les moules. Les ouvriers préparent ensuite le trou au fond duquel seront entreposés les différents blocs à la manière des Légos. L'opération se réalise sans ciment, ce qui évite la contamination du milieu.

"C'est la première fois qu'on utilise cette technique, c'est un très bon système" lance Sébastien Léonet, le chauffeur de la pelle mécanique. Ca demande beaucoup de préparation et de précision. Avant d'empiler les blocs, on a aussi beaucoup de manutention pour ramener les blocs jusqu'ici."

11 ponts seront construits cet été. "Sous ces ponts, le cours d'eau s'écoule sur un lit naturel constitué de blocs, de graviers et de galets que les truites peuvent franchir sans problème. La pente naturelle du cours d'eau est respectée. Souvent les buses en béton ont une pente trop forte avec aussi des chûtes en aval que le poisson ne peut pas sauter. Ici, on est vraiment dans la restauration complète de la continuité écologique" poursuit Nicolas Mayon du Parc Naturel Haute Sûre Forêt d'Anlier.

Par la technique utilisée, ces ouvrages suscitent de l'intérêt et serviront de modèle à l'avenir. Le montant total des travaux est estimé entre 350 et 400.000 euros. 80% sont financés par la RW (grâce à une subvention obtenue dans le cadre de la présélection pour le parc national), les 20% restants proviennent de différents partenariats dont le programme européen Open Rivers qui soutient pour la toute première fois des travaux en Belgique. Le parc national de la vallée de la Semois est également soutenu par ce programme Open Rivers pour des études de faisabilité.


Christelle Collin