Voilà deux vers qui ont une belle histoire... Permettez que je vous la raconte…Ils ont été écrits par André Chénier, un poète du XVIIIe siècle ; du genre élégiaque ; qui n’a pas eu de bol, dans la vie. Il a été malheureux en amour comme en politique. C’est même pire que ça, côté politique, puisqu’il fit les frais de la Terreur en 1794. Puis ces deux vers réapparaissent au siècle d’après, grâce à Alfred de Musset. Le brillant enfant terrible nous relate, dans un poème, une de ses soirées au théâtre… La pièce n’est pas à son goût ; il s’ennuie… Mais tout change quand il aperçoit, devant lui, le mouvant, l’émouvant cou svelte et blanc d’une jeune inconnue. Il se rappelle alors les deux vers d’André Chénier…Enfin, au siècle dernier, Julos broda, autour de ces deux vers, une petite chanson galante, pleine de jolité. Et les revoilà sur la musique de Julos : « Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat, / Se plie et de la neige effacerait l’éclat. »