Nouvelle donne à Saint-Hubert. La liste CAP du bourgmestre Pierre Henneaux joue son va-tout et soumettra au vote du conseil le 2 décembre son propre collège, face au collège issu de la future majorité à trois “Dynamic, Borq et Villages, Agissons Ensemble”.
Assistera-t-on à une surprise de dernière minute ? 

“Oui, c’est un coup de poker”, nous l’avoue Pierre Henneaux. “Mais sait-on jamais. Les élus sur les autres listes sont-ils tous en phase avec cette majorité à trois ? Je ne le pense pas et il suffirait d’un seul désistement”. Une seule voix qui pourrait faire pencher la balance et remettre en selle la majorité sortante ? Le bourgmestre veut y croire. 

A l’installation du nouveau conseil le 2 décembre, la liste CAP soumettra donc au vote de l’assemblée sa proposition de collège formé de Pierre Henneaux, Anne Hartman-Henneaux, Patrick Pirlot, Margaux Léonard, André Adam, et Kévin Debourse comme président de CPAS. 

S’en suivra (même si l’ordre du jour n’est pas encore fixé) la mise au vote de l’alliance déposée par la tripartite, composée de Didier Neuvens, Laurent Breuskin, Laurette Devel, Pierre-Alexis Roland, Séverine Pierret, et Philippe Gilson au CPAS. 

Trois cas de figure se présenteront

Un : tous les élus de la tripartite confirment la nouvelle majorité, et Didier Neuvens prête serment comme bourgmestre. C’est le plus probable. 

Deux : un élu issu des listes Dynamic, Borq et Villages, Agissons Ensemble se rallie à CAP. Pierre Henneaux conserve son mandat et repart pour six ans. C’est le coup de poker. Mais il est d’autant moins évident à jouer que le code de démocratie locale empêche tout transfert en échange d’un poste d’échevin. Le conseiller qui voterait en faveur de la liste CAP devrait siéger comme conseiller indépendant. 

Troisième cas de figure, et déjà en soi une surprise : un élu des trois formations s’abstient au moment des votes. Ni CAP, ni la tripartite n'obtiennent de majorité. Le point est reporté au conseil suivant, et le collège en place assume les affaires courantes.

“Après tout, la triple coalition ne tient qu’à un fil, avec une liste qui perd les élections, n’a qu’une seule élue (Séverine Pierret, ndlr) et qui arrive à négocier deux mandats au collège. Tout à fait à l’encontre du signal des électeurs…” constate le bourgmestre, sans cacher son amertume d’avoir élargi sa majorité, sans en avoir besoin, aux socialistes borquins. 

L’ordre du jour n’est pas encore arrêté, mais le directeur général Frédéric Leroy a d’ores et déjà pris conseil auprès des services juridiques de l’Union des Villes et Communes de Wallonie. “L’Union préconise d’inscrire les points selon l’ordre de présentation, donc a priori et sauf demande contraire, nous voterons d’abord le pacte de la tripartite. Si une majorité se dégage, on s'arrête là. S’il n’y a pas de majorité, nous mettrons au vote le pacte de la liste CAP”. 

Si ce n’est Frameries dans le Hainaut,  la commune de Saint-Hubert est la seule à ce jour en province de Luxembourg à nous proposer ce cas d’école. 

Christophe Thiry