Rencontre exceptionnelle ce mercredi à Bastogne. Sept vétérans de la seconde guerre mondiale sont venus au War Museum pour échanger avec leurs admirateurs. L'occasion de leur poser des questions sur leurs parcours respectifs.
Ils sont presque tous centenaires et ont combattu durant la seconde guerre mondial, notamment en Europe. Jake Ruser, par exemple, a contribué à la libération de La Roche-en-Ardenne en septembre 1944. Incorporé à la 4e division d'infanterie américaine, cet infirmier militaire était aux premières loges lorsque la Bataille des Ardennes a éclaté trois mois plus tard au Grand-Duché de Luxembourg.
"Les deux, trois premiers jours de la Bataille des Ardennes, personne ne savait ce qu'il se passait. Ni le commandement, ni le bataillon, qui étaient séparés. Il y avait des barrages avec soit des mitrailleuses, de l'artillerie ou des patrouilles, mais les Allemands avaient coupé toutes les communications. Toutes les compagnies ont perdu le contact entre elles et avec l'état-major du bataillon. Il n'y avait aucun contrôle ! Chaque groupe a dû se débrouiller de sa propre initiative".
"Bienvenue à la maison pour Noël"
Ces vétérans ont été actifs tant au sol qu'en mer ou dans les airs. Durant la Bataille des Ardennes, Alan Shapiro était le pilote d'un C-47, un avion chargé de livrer un obusier et son équipage au départ de l'Angleterre. Une fois arrivé, le pilote est resté cloué au sol au vu des mauvaises conditions météo et a dû passer la nuit dans son cockpit.
"Le jour suivant, c'était Noël. Je suis sorti voir la ligne de vol et j'ai vu ces avions de transport charger des hommes gravement blessés. Les gens qui les accueillaient à la base étaient des femmes de la Croix-Rouge et de la Royal Air Force. Et, à chaque fois que les civières étaient débarquées de l'avion, ces femmes se penchaient sur les blessés et déposaient une branche de houx sur leur poitrine en leur disant : "Bienvenue à la maison pour Noël". C'est l'une des choses les plus touchantes que j'ai jamais vues. J'ai eu la chance de pouvoir partir le lendemain".
Même si cela fait des années qu'on le dit, la rencontre de vétérans de la seconde guerre mondiale se fera de plus en plus rare. Celle-ci en particulier était donc l'occasion de saluer une fois encore ou une dernière fois ces représentants de la "Greatest Generation", comme l'appellent les Américains : la génération glorieuse ou grandiose.