Organisé depuis 2005 sur le site d'une ancienne usine à Charleville-Mézières, le Cabaret Vert retentira de nouveau dès aujourd'hui, 14 août. Au fil des ans, le festival s'est bâti une solide réputation, notamment en matière de développement durable. Une réputation qui va d'ailleurs lui permettre de reconvertir l'entièreté du site.

Le Cabaret vert, c'est quatre jours de musique aux multiples genres. Un événement auquel participeront cette année Booba, Sean Paul ou encore Queens of The Stone Age. Un festival qui semble similaire à d'autres, mais dont la volonté a toujours été d'innover en matière de respect de l'environnement.

"On a créé, dès la première édition en 2005, une charte de l'environnement", explique Julien Sauvage, directeur du festival. "La notion même de développement durable n'existait pas à l'époque. Aujourd'hui, le Cabaret vert en France est devenu l'un des pionniers du développement durable en matière événementielle. On pourrait parler tant du déchet que de la mobilité que de l'énergie".

60% des groupes électrogènes supprimés en 2025

L'asbl organisatrice du Cabaret Vert, FLaP, refuse de travailler avec de grands groupes alimentaires et promeut ce qu'il y a de plus local en matière de restauration dans un rayon de 200 kilomètres. Le festival est ancré dans son territoire et se veut éco-responsable.

Pour ce faire, l'asbl a déjà installé deux centres de tri des déchets et planche désormais sur le renouvellement de l'énergie consommée sur site à 100% d'ici 2030.

"Cette année, on va pouvoir supprimer 60% des groupes électrogènes présents sur site", confie Camille Muller, responsable développement durable et qualité du festival. "On raccorde le site du festival au réseau électrique. Et puis, à terme, dans les années à venir, on va travailler avec des partenaires publics et privés à installer sur des bâtiments, dans un rayon de deux kilomètres autour du festival, des panneaux photovoltaïques qui vont produire de l'énergie toute l'année. Cette énergie pourra être consommée au mois d'août par le Cabaret vert et le reste de l'année par les consommateurs locaux". 

Un nouvel avenir pour la Macérienne

D'un budget de 400 euros en 2003, l'asbl FLaP est passée à 12 millions avec 600 partenaires à ses côtés. Une crédibilité suffisante pour envisager la réaffectation de la Macérienne, siège de l'asbl et ancienne usine où le Cabaret vert est organisé.

En collaboration avec les élus locaux et d'autres partenaires privés, l'ambition est d'y créer un tiers-lieu comprenant des salles de concert, restaurants et pico-brasserie pour la partie intérieure. 15 hectares sont également concernés à l'extérieur.

"Le but est de créer ici l'embarcadère de la Meuse à vélo", poursuit Julien Sauvage. "On va proposer une quantité assez impressionnante de services pour accueillir un tourisme cyclable sur de l'hébergement, de l'atelier de réparation de vélo, des stations de gonflage et de lavage et des parkings sécurisés".

Bref, donner une nouvelle vie à cette ancien fleuron industriel, tout en respectant les activités d'autrefois. La Macérienne, qui a été ouverte en 1894, a en effet produit en premier lieu des pièces détachées pour vélos.