Le CDJ a constaté que TV Lux n’avait pas sollicité le point de vue d’une personne mise en cause gravement dans des propos recueillis en interview. Ci-dessous, la citation du communiqué publié par le Conseil de déontologie journalistique sur son site.
Le Conseil de déontologie journalistique a constaté, ce 10 décembre 2025, qu’un reportage de TV Lux — partagé en ligne et sur la page Facebook du média — consacré à l’arrêt de travail et à la manifestation du personnel d’un établissement scolaire de la zone de couverture du média, contrevenait à la déontologie journalistique.
Le Conseil, qui a noté que l’identification du directeur dont les manifestants réclamaient le départ était d’intérêt général, a relevé que le média n’avait cependant pas sollicité le droit de réplique de ce dernier, alors que des délégués syndicaux émettaient à son encontre des accusations susceptibles de porter gravement atteinte à sa réputation et à son honneur.
Il a également considéré que le média n’avait pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour modérer les commentaires insultants, injurieux et offensants émis à l’encontre de l’intéressé sous le post de sa page Facebook partageant la vidéo.
La décision complète du CDJ peut être consultée ici.
Une décision qui fait suite à une manifestation devant l'ISJ de Carlsbourg
La décision publiée sur le site du CDJ, concerne un reportage réalisé lors d'une manifestation devant l'ISJ de Carlsbourg le 24/03/2025 où les manifestants réclamaient le départ de leur directeur. Dans cet avis, il est notamment précisé que le Conseil de déontologie n'a pas suivi le plaignant sur plusieurs points importants de sa plainte à savoir:
L’art. 1 (recherche et respect de la vérité) du Code de déontologie a été respecté.
"Le fait que ces chants et calicots visent la personne du directeur de l’école – fait qui se déduit du contexte au fur et à mesure du déroulé du reportage – ne relève pas de la responsabilité du journaliste ou du média, mais de la réalité des faits telle qu’observée".
Le plaignant estimait qu'il n'aurait pas fallu laisser dans le montage, l'ambiance sonore où son prénom était scandé par les manifestants. Le CDJ a sur ce point estimé "que les chants des manifestants et dans l’interview d’un des délégués syndicaux, est d’intérêt général en ce que la personne identifiée est une personnalité publique locale dont la fonction a déjà fait (localement) l’objet de l’attention de la presse de proximité".
Les art. 24 (droit à l’image) et 25 (respect de la vie privée) du Code ont été respectés.
On notera que le CDJ n'a pas suivi entièrement les arguments de TV Lux pour répondre à la plainte du plaignant sur le travail de vérification. Ce dernier estimait incorrect de ne pas avoir été recontacté suite à la manifestation. Le CDJ a néanmoins "observé que le journaliste a contacté le président du pouvoir organisateur de l’école qui n’a pas souhaité lui répondre, ce qui a été signalé au public. Il relève que cette démarche tenait d’un travail de vérification et recoupement dont l’absence de résultat liée au silence de la source ne peut être imputée au journaliste". L’art. 1 (vérification) du Code a été respecté sur ce point.
TV Lux regrette, par ailleurs, qu'il n'existe actuellement aucune instance de recours à la suite d'une décision du CDJ.