– Ah, les vacances… ! Ah, me retrouver chez moi, dans ma mare à moi, à coincer la bulle entre les feuilles et les fleurs de nénuphars, quel pied !

Ça me change du bureau… C’est que, moi, au service public de météorologie, je suis préposé à la barométrie. Oui, je remplis la fonction de baromètre… Je suis un baromètre vivant ; je monte je descends…

Je me comporte, dans des conditions artificielles, comme je me comporte en milieu naturel, quoi !

Quand je suis dans la nature, et que le temps se met au beau, qu'est-ce que je fais ? Je grimpe aux arbres – enfin aux arbrisseaux ! – pour pécho des insectes. Je me planque bien dans les feuilles, je ne bouge plus ; et… dès qu’un insecte est à ma portée, hop, je me le boulotte !

Eh bien, mon turbin, à la fonction publique, c’est pareil. Je dois refaire ce numéro-là dans un bureau de verre. Et il y a au sol de l’eau, de la vase, un peu de verdure aquatique pour me donner le change et , appuyée au mur, une échelle… Et tantôt je barbote, je rabouille, tantôt je grimpe à l’échelle… C’est selon ! C''est selon ce que me dit, ce que me dicte mon instinct. Et on me regarde faire, on m’observe… et on en tire des conclusions, des prévisions.

Vous parlez d’une sinécure !

Enfin, je ne me plains pas ! Moi au moins je suis une grenouille qui fait la grenouille… J’en connais une qui a voulu faire le bœuf… La pauvre ! ça lui a joué des tours ! Un, surtout ! Funeste !

Son palpitant a lâché. Crac ! Boum ! Et… fin de la partie !

Enlevez, c’est pesé !