Un jour une bouteille rencontre, sur le sable, une moule…Une moule que le flot y venait d’apporter, comme disait à peu de chose près le fabuliste.En fait, non ! Pas à peu de chose près… Il y a une grosse différence…Chez le fabuliste, la bête que le flot a apportée sur le sable, ce n’est pas une moule, mais une huitre. Une huitre, c’est bien mieux !… Parce que – reprenons la phrase du fabuliste et comptons son nombre de pieds – « une huitre que le flot y venait d’apporter », ça nous fait un alexandrin impeccable. Parfaitement balancé. Avec une moule – refaites le compte –, ça ne marche pas : j’ai un pied de trop.Or moi, je suis bien obligé de vous parler d’une moule puisque… sur la photo, la bête qu’on voit, c’est une moule, bon dieu de bois ! Et la bouteille alors, comment est-elle arrivée là ? Ah elle !… elle est l’effet d’une incivilité ; elle a été jetée par un malotru, un gougnafier…Et maintenant que je vous ai fait les présentations, je vous laisse, mes drôlets… imaginer leur conversation.