Il ne reste plus que le bouquet de la mariée, abandonné là tout seul sur un banc. Délaissé comme une vieille chaussette.

Il n’a pas l’air à la fête, le pauvre. Et d’abord, où est-elle, la fête ? Où est passée la noce ?

Elle est partie… Elle a disparu. Pfuitt ! Envolée !

(Pfuitt est le bruit que produit une chose lorsqu’elle disparaît brusquement.)

… Mais la mariée, vous allez me dire, c’est normal qu’elle s’envole !

Oui, c’est vrai ! Et c’est sans doute pour ça que se marier, avant, ça se disait convoler.

Convoler explique tout. Dans convoler, il y a le radical voler, du latin volare, qui signifie… voler, ma foi. Autrement dit : se soutenir et se déplacer dans l’air au moyen d’ailes ! Quant au préfixe cum, c’est : avec.

Ainsi donc la mariée est partie voler… avec le marié. Et vice versa.

La mariée et le marié sont comme les oiseaux inventés par Guillaume Apollinaire : les pihis. Ces drôles d’oiseaux venus de Chine « longs et souples, qui n’ont qu’une aile et qui volent par couples. »

Photo de Véronique Mergaux et légende de Zapf Dingbats