Publié le vendredi 15 décembre 2023 à 16:54 - Mis à jour le vendredi 15 décembre 2023 à 17:59 Florenville
En début d’après-midi, les secours ont reçu un appel pour un incendie au château des Épioux (Florenville). D’après les photos prises par des témoins, une des trois ailes du bâtiment était totalement la proie des flammes.
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Les casernes de Florenville, Bertrix, Libramont, Neufchâteau et Virton ont envoyé des moyens sur place, renforcés par six collègues de Carignan (France). Il n’y a pas de blessés parmi les locataires, des personnes âgées présentes sur les lieux, ni au sein des hommes du feu.
En tout, ce ne sont pas loin d'une trentaine d'hommes qui ont été mobilisés sur ce sinistre. La cause probable serait, selon les pompiers, un feu de cheminée qui aurait dégénéré. Une aile des trois que compte le bâtiment est complètement sinistrée mais les pompiers ont réussi à préserver les deux autres parties du bâtiment
Ils se sont rendus maîtres du feu peu après 16h00, mais veilleront toute la nuit pour prévenir d'éventuelles reprises.
Un bâtiment historique
Construit en 1650 et restauré en 1730, le château était la demeure des maîtres de forges. Car c’est à la sidérurgie que l’on doit la constitution du domaine et une bonne partie des aménagements comme les étangs du domaine.
Neveu de l'empereur Napoléon, le prince Pierre-Napoléon Bonaparte y séjourna de 1862 à 1871. Aventurier et tête-brûlée, il partageait son temps entre la chasse à laquelle il vouait une passion et la rédaction d'ouvrages qu'il imprimait lui-même. Une plaque gravée rappelle son passage ici.L’avant-dernier propriétaire privé du domaine fut Louis Clément Zoude, un industriel spécialisé en moteurs hydrauliques basé au Val de Poix, dont il fut bourgmestre. Il réhaussa la tour du château en 1878.Depuis 1880, le site est traversé par la ligne de chemin de fer qui relie Florenville à Bertrix et qui est aussi une portion de l’Athus-Meuse.
En 1887, le 21 juin, commence une légende qui se raconte encore à la veillée dans certains villages des environs. Après la faillite de Zoude, qui avait consenti à de gros investissements au Grand-Duché, le domaine est en vente publique. Fermier et bourgmestre d’Harmignies, petit village situé près de Mons, Victor Dejardin acquiert le domaine. Etant inconnu dans la région et face à la demande du notaire qui lui demandait de prouver sa solvabilité, il aurait alors ouvert son parapluie qui était rempli de pièces d’or…En 1888, il eût à faire face à la rupture de la digue du grand étang qui libéra brutalement 500.000 mètres cubes d’eau dans la Semois, provoquant des dégâts jusqu’à Bouillon… Il légua le domaine aux Hospices civils de Mons par testament du 1er janvier 1898. C’est ainsi que le CPAS de Mons en devint propriétaire.Le domaine est aujourd’hui géré par le DNF au profit du CPAS. La reconnaissance d’un parc national de la Semois a réveillé l’intérêt du CPAS montois pour transformer le domaine et y permettre l’accueil de classes vertes des enfants de la région de Mons.
Dans les années 80, une explosion de gaz lors de travaux de rénovation avait rendu l’endroit inhabitable. Un long contentieux s’en suivit entre la province de Luxembourg, locataire, et le CPAS de Mons, propriétaire, qui ne trouva son dénouement qu’une vingtaine d’années plus tard.
