Communales 2024

Le Luxembourg compte 43 nouveaux conseils communaux

Le Luxembourg compte 43 nouveaux conseils communaux
 Publié le lundi 02 décembre 2024 à 18:44 - Mis à jour le mardi 03 décembre 2024 à 08:52    Province

Ce lundi 2 décembre, ce sont 43 et non plus 44 conseils communaux qui sont installés en Luxembourg. Après le scrutin du 13 octobre, les conseils et leurs collèges s'installent officiellement pour les six années à venir. Entre rupture, continuité ou passage de flambeau.


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Ce lundi soir, c'est un moment solennel parfois empreint d'émotion, que vivent celles et ceux qui prêtent serment devant leur assemblée communale. 43 conseils sont installés dans la même soirée en Luxembourg avec, à chaque fois, des changements plus ou moins importants selon les situations. Retour sur quelques cas de figure que partagent plusieurs communes.

Le pouvoir change de mains

Attendu ou non, certaines majorités ont basculé le soir du 13 octobre. En province de Luxembourg, ce fut le cas à Bouillon où la liste Transparence emmenée par Marie-Julie Némery a déjoué les pronostics et renvoyé Patrick Adam dans l'opposition. Suite à cette sanction électorale, le bourgmestre sortant a décidé de ne pas siéger au conseil. Un nouveau conseil communal marqué par une vague de désistements d'élus aussi bien dans la majorité que dans l'opposition.

Autre changement de majorité important, celui qui s'opère à La Roche-en-Ardenne avec le come-back réussi dans l'ancien bourgmestre Jean-Pierre Dardenne. Il “détrône” Guy Gilloteaux, qui lui avait succédé en 2011.

À Virton, la fusion entre Citoyens et Engagés a atteint son objectif : la majorité IC-Ecolo est renvoyée dans l’opposition. À la tête des “Citoyens”, Etienne Chalon devient le nouveau maire de la cité gaumaise. Un retour dans l’exécutif pour cet ancien échevin de 67 ans qui disposera d’une majorité confortable, d’autant qu’il l’a ouverte à l’élue du groupe socialiste.

Après 24 ans dans la minorité, Vinciane Gigi endosse l’écharpe mayorale à Saint-Léger.  Et c’est également une page qui se tourne dans cette petite commune gaumaise puisque non seulement la majorité a été renversée, mais Alain Rongvaux perd son mayorat après 22 années à la tête de l’entité. Il siège néanmoins comme conseiller de la minorité.

Changement également à Hotton, où Philippe Courard fait son grand retour après douze années passées dans la minorité. Avec 9 sièges sur 17, sa liste H12.O a décroché la majorité absolue face à l’Entente Communale de la bourgmestre Martine Schmit (4 sièges) et l’Union Communale de Jean-François Dewez (4 sièges).

Si le bourgmestre François Kinard reste en place à Aubange, la Ville connaît un moment historique puisque la liste gagnante a décroché la majorité absolue avec 16 sièges sur 25 : une première depuis 1977, année de la fusion des communes. Un résultat qui envoie la liste Intérêt Général de Véronique Biordi dans la minorité (6 sièges) aux côtés de Tous Pour Aubange (3 sièges).

Changement notable à Florenville également où la bourgmestre sortante, Caroline Godfrin (Ambition commune) cède l’écharpe mayorale à Camille Maîtrejean (Les Engagés), tout en devenant sa première échevine. Une nouvelle majorité qui exclut l’ancien partenaire, VivreEnsemble.

Une nouvelle ère s'ouvre

Elle devient ce 2 décembre, la plus vaste commune de Wallonie, Bastogne fusionne avec sa voisine de Bertogne. Une première depuis la fusion de 1976. La mise en œuvre de cette fusion sur le terrain sera scrutée attentivement par le reste de la Wallonie.

Une page se tourne et s'ouvre également pour ces communes où un mayeur historique cède le flambeau volontairement ou non. À Marche-en-Famenne, Nicolas Grégoire prête serment comme bourgmestre après le règne de 38 ans d'André Bouchat.


À Martelange, Thierry Kenler, succède à une autre figure historique de la politique locale : Daniel Waty dont la fille entre au Collège.

Dans la commune voisine d'Attert, on n'avait plus changé de bourgmestre depuis 29 ans. Luc Quirynen succède à Josy Arens après un scrutin qui fait renaître une opposition entre deux listes (voir plus bas).

À Messancy, une femme, Christiane Kirsch, prend la tête de la commune. Elle succède à Roger Kisrch dont le nom reste décidément indissociable de la politique messancéenne. Aux côtés des Bouchat, Arens et Waty, c'est une autre figure incontournable des Engagés qui quitte la tête de sa commune. Enfin, pas tout à fait, puisqu'il assumera encore la présidence du CPAS.

Majorités recomposées

À Sainte-Ode, Pierre Pirard reste à la tête de la commune, mais avec une toute nouvelle équipe.  Les échevins sortants avaient décidé de ne pas poursuivre avec Pierre Pirard et de créer une nouvelle liste (Unis Vers Sainte-Ode).  Le bourgmestre a quant à lui poussé une liste citoyenne (Com’Vous), qui a été largement plébiscitée par les électeurs.

Du côté de Manhay, c’est Anne Mottet, seule “rescapée” du collège communal sortant, qui endosse pour la première fois le rôle de bourgmestre. Son équipe est composée d’anciens membres de la minorité (notamment Pascal Daulne, Jérôme Voz et Marc Pottier). Sa liste Ensemble Avec Vous possède une large majorité avec dix sièges sur les treize disponibles. Dans la minorité (Oser Réagir), on retrouve l’ancien bourgmestre Robert Wuidar.

À Paliseul, Alain Poncelet fait son retour et devient bourgmestre.  Avec 8 sièges sur 17, Philippe Léonard (Actions pour Vous) aurait pu rester en majorité, mais c’était sans compter l’alliance conclue entre Alain Poncelet (Dynamique Citoyenne) et François Lagneau (Vision 2030).

A Saint-Hubert, c’est Didier Neuvens (Dyn@mIC) qui a endossé l’écharpe mayorale. Un mayorat décroché grâce à une tripartite formée avec les listes de Laurent Breuskin (Borq & villages) et Séverine Pierret (Agissons Ensemble). Pierre Henneaux (CAP) avait décroché 8 des 17 sièges à pourvoir le soir des élections, mais se retrouve ainsi relégué dans l’opposition. Le bourgmestre sortant aura toutefois tenté un ultime coup de poker en présentant son propre pacte de majorité, mais en vain.

À Durbuy, c'est à nouveau Philippe Bontemps qui prête serment comme bourgmestre mais avec une nouvelle majorité absolue. Au revoir Pablo Docquier qui avait tenté l'aventure en solo avec une liste estampillée MR , bonjour Laurence le Bussy (Durbuy2024) qui s’allie avec la liste du Bourgmestre.

À Habay, Olivier Barthélemy devient bourgmestre.  Son groupe, Forgeons Ensemble, s’allie avec Enjeux 2030.  Le maire sortant, Serge Bodeux, ne se représentait pas.

On reprend les mêmes et on recommence (ou presque)   

Pas de grands changements pour toute une série de communes où les majorités sortantes restent en place avec plus ou moins de changements au sein de leurs collèges.C'est le cas d'Arlon, Bertrix, Erezée, Herbeumont, Etalle, Gouvy,  Rendeux, Libin, Meix-devant-Virton, Musson, Neufchâteau, Rouvroy, Tintigny, Tenneville, Vielsalm et Wellin; ces communes conservent leur bourgmestre.

À Tellin, le Dr Frédéric Clarinval devient sans trop de surprise bourgmestre et permet à la majorité sortante de se maintenir.  Une suite logique pour ce premier échevin qui succède à Yves Degeye, qui avait choisi de ne pas se représenter.

Situation similaire à Léglise et Fauvillers, où les bourgmestres sortants ont décidé de ne pas se représenter. Laissant la place à Simon Huberty et Geoffrey Chetter. Un changement dans la continuité pour ces deux nouveaux mayeurs qui ont fait leurs armes précédemment dans l'exécutif communal.

Retour ou disparition d'une minorité au conseil  

Il y a de nouveau une minorité à Chiny. S’il n’est pas parvenu à renverser le bourgmestre Sébastian Pirlot, qui rempile pour six ans, Jean-Philippe Florent et sa liste Inspire Chiny entrent au conseil communal avec cinq élus. En face, avec douze conseillers, la majorité de S. Pirlot demeure toutefois plus que confortable.

Ce fut l’une des surprises le 13 octobre dernier : à Houffalize, le bourgmestre Marc Caprasse a perdu son poste au profit de Josette Deville, jusqu’ici première échevine. On rappellera qu’il n’y avait qu’une seule liste cette année, contre quatre en 2018. Il n’y a donc plus de minorité au sein du conseil houffalois.

Scénario (presque) similaire à Daverdisse, où Maxime Léonet s’est vu coiffé sur le fil par Patricia Poncin, première échevine élue bourgmestre, avec une avance de… 21 voix. Et comme à Houffalize, il n’y aura plus de minorité à Daverdisse puisque la liste RWDP n’a décroché aucun siège.

À Vaux-sur-Sûre, la commune renoue également avec la présence de deux groupes au conseil communal. Le bourgmestre Yves Besseling doit désormais composer avec la minorité Vous&Nous qui annonce une opposition constructive.

Ces communes où la législature risque d’être animée

Commençons par Daverdisse où un retour aux urnes avant 2030 est probable. Dans cette petite commune ardennaise, la majorité sortante a remporté tous les sièges, face à une liste unique, qui ne comptait que deux candidats, et qui n’a décroché aucun élu.

Un cas de figure que le législateur n’a visiblement pas anticipé. Si en cas de liste unique, un renfort de conseillers suppléants est demandé, ce ne fut pas le cas ici. Or, cette réserve s’avèrera nécessaire si un seul élu quitte la commune ou démissionne pour d’autres raisons en cours de législature. Une nouvelle élection sera alors organisée mais uniquement pour reconstituer une réserve de suppléants dont le premier montera au conseil.

Autre cas intriguant, celui de la commune de Libramont et sa majorité imposante de 19 sièges contre 2 pour l’opposition. Là aussi, des désistements pourraient créer une situation inédite en Luxembourg. Pas question ici de revoter, si la majorité manque de suppléants, c’est un suppléant de la minorité qui prendra place au conseil. On notera qu’Etalle pourrait vivre la même mésaventure en cas de défections multiples.

Mais il n’est pas nécessaire de repasser par la case élections pour voir un changement de majorité s’opérer en cours de législature. Dans 18 mois, il sera déjà possible de déposer une motion de méfiance en vue de renverser une majorité. Un scénario qui s’est déjà produit par le passé lorsque la majorité ne tenait qu’à un fil.

Comme exposé plus haut, la tripartite de Saint-Hubert entre dans cette catégorie avec un élu d’avance sur la minorité, c’est le cas également à Hotton où un seul désistement pourrait faire basculer la majorité en place.

Les élus provinciaux prêteront serment le 6 décembre

Vendredi 6 décembre à 14h, ce sera au tour des élus et élues du conseil provincial de prêter serment dans un contexte particulier. Alors que institution provinciale est sommée par la Région de se réformer, c'est une tripartite (Engagés-MR-PS) qui prend les rênes de l’exécutif. L'opposition sera incarnée par les deux seuls conseillers écolos.