Solidarité

Crise : l'hiver s'annonce rude pour les CPAS

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 Publié le mercredi 09 novembre 2022 à 14:37 - Mis à jour le mercredi 09 novembre 2022 à 15:20    Saint-Hubert

Le personnel du CPAS de Saint-Hubert s'est associé au mouvement de grève nationale. En première ligne à répondre aux situations de crise, les assistants sociaux réclament davantage de moyens.


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Epidémie de Covid, inondations, guerre en Ukraine… en trois ans, les crises se sont ajoutées les unes aux autres. Avec à présent l’inflation, l’augmentation des charges et la perte du pouvoir d’achat, l’hiver s’annonce rude pour les travailleurs sociaux des CPAS, premiers confrontés aux désarrois de la population. "Il fallait compter une semaine pour répondre à une demande. Maintenant, il en faut deux, parfois trois. On ne sait pas faire autrement", témoigne Emeline Focant assistante sociale.  "Et c'est compliqué pour nous. Nous nous sommes engagées dans la profession, pour répondre aux besoins des personnes, pour prendre le temps de discuter avec elles, de trouver des solutions, et nous n'y arrivons plus."

La charge de travail augmente d’autant plus que les remplacements tardent à se faire et que le recrutement de personnel supplémentaire est quasi impossible. Et puis s’ajoute ce constat, inquiétant : de plus en plus de salariés, qui jusqu’ici n’avaient jamais sollicité la moindre aide, se voient aujourd’hui contraints de pousser les portes des CPAS. 

"On est forcé de constater que la classe moyenne est aspirée vers la précarité. Ce n'était pas le cas précédement", se désole Charline Sac, assistante sociale à Saint-Hubert depuis dix ans.

Certaines assistantes sociales nous le confient également : accueillir ces nouveaux travailleurs pauvres, salariés, indépendants et même pensionnés pauvres est un des aspects les plus éprouvants à gérer et à vivre en ce moment. Enquêtes sociales obligatoires, présentations des extraits de comptes, questions précises sur les revenus, sur les biens, sur les épargnes, sont autant de critères auxquels les nouveaux demandeurs ne s’attendent pas. "Je rencontre des personnes âgées qui se sont privées, qui ont calculé chaque dépense et épargné pendant des années dans l'objectif de laisser un petit quelque chose à leurs enfants. Et nous devons leur refuser une aide. D'autres ont bien vécu et dépensé sans compter, et entrent dans les conditions d'octroi... Ce n'est pas facile à faire comprendre. Pas facile non plus à accepter", reconnait Virginie Vermeesch, responsable du service social

En première ligne de l’aide individuelle, vers qui sont orientées les personnes en urgence financière,  les CPAS ont eux-aussi besoin de moyens et d’attention.


Christophe Thiry