La semaine dernière, Vivalia annonçait la reprise progressive de l’activité opératoire non urgente sur l’ensemble de ses sites. Une nouvelle cellule de gestion de crise s’est tenue au sein de l’intercommunale de soins de santé ce matin pour faire le point. 

La phase de redémarrage de l’activité opératoire au sein de Vivalia semble être un succès, dans trois hôpitaux sur quatre, à savoir les hôpitaux de Marche, Arlon et Libramont. À Bastogne, l’intercommunale rencontre une dernière difficulté, indépendante de la cyberattaque, au niveau d’un appareil de radiologie, nécessaire en salle d’opération. Le problème devrait cependant être résolu d’ici ce mercredi soir. L’activité opératoire sur l’ensemble des sites de Vivalia devrait donc être rétablie ce jeudi, ou au plus tard vendredi.

Le retour à la normale n’est toutefois pas encore à l’ordre du jour.  Vivalia doit redémarrer avec les contraintes du « back-office », tous ces gens qui doivent récupérer deux à trois semaines de retard, au niveau de l’encodage de la pharmacie notamment. Les patients, prévenus par les secrétariats, retrouvent quant eux progressivement le chemin des consultations.

« On s’était fixé l’objectif de rétablir 70 % des ordinateurs de consultation pour les médecins, le personnel infirmier ainsi que les secrétariats médicaux. C’est chose faite à Marche et à Libramont. À Arlon, nous éprouvons plus de difficultés, notre directeur informatique s’est rendu sur site ce matin. Tandis qu’à Bastogne, priorité est donnée au quartier opératoire, mais les consultations suivront », détaille Yves Bernard, directeur f.f. de Vivalia.

Des médecins volontaires pour consulter le week-end

Pour le personnel comme pour les patients, difficile parfois de comprendre la lenteur de ce redémarrage. Elle s’explique par l’ampleur de l’attaque subie. Certains médecins se sont, eux, portés volontaires pour consulter le week-end et rattraper le retard accumulé. L’intercommunale envisage d’autoriser également, dans certains cas, les opérations le samedi et le dimanche, toujours sur base volontaire.

Après la phase de redémarrage, place maintenant à la phase de reconstruction de l’ensemble de l’infrastructure informatique hospitalière. Elle se fera avec l’accompagnement du Big Four Deloitte, sur recommandation de la cellule de cybercriminalité, et devrait durer entre trois à quatre mois.

Notez enfin que la Présidence et la Direction de Vivalia se sont entretenues, hier soir, en visioconférence avec Frank Vandenbroucke, le ministre de la santé. Ce dernier s’est dit surpris de l’ampleur de l’attaque subie par Vivalia. Des échanges ont été menés quant à la manière dont le fédéral pourrait accompagner les hôpitaux dans la protection des données hospitalières. Le ministre s’est engagé à défendre les pistes dégagées.

Pauline Martial