A Arlon, les infirmiers et infirmières françaises de Vivalia ont observé un arrêt de travail d'une demi-heure pour interpeler le monde politique sur l'intérêt commun de trouver une solution à la menace fiscale que les administrations ont fait peser sur ce personnel la semaine dernière.

 Ils et elles étaient une petite centaine à observer un arrêt de travail à 11h00 ce mardi matin à l'hôpital d'Arlon. La plupart ont la nationalité française et ont vécu un véritable ascenseur émotionnel la semaine dernière en apprenant qu'ils devraient dorénavant payer leurs impôts en Belgique avec effet rétro-actif pour 2024. Si un sursis a été donné oralement au Parlement jusque la fin 2025, l'inquiétude des français travaillant pour le secteur public belge persiste.

Pour Emilie Massignan, sage-femme à la maternité d'Arlon employée à 2/3 temps, la perte s’élèverait à 700 euros mensuels. Pour un temps plein, on se trouve à 1000 euros de moins par mois en étant imposé en Belgique.

Pourtant, des collègues belges soutenaient le mouvement, de même que certains médecins qui ont voulu être présents.

"Dans l'unité des Soins Intensifs, il y a 30% au moins d'infirmières françaises ; on est déjà en effectifs limités, si on doit en plus perdre ce personnel, on n'est pas capable de maintenir l'unité en fonctionnement.", Dr Marc SIMON, Responsable des Soins Intensifs de Vivalia Arlon

Même discours à Libramont où le personnel français de Vivalia s'est aussi fait entendre.

La grogne est sensible dans le secteur public. Côté privé, on a obtenu, en 2008, un moratoire de 25 ans... Reste qu'au sein du secteur public et d'un même service, pour un même boulot, ceux qui habitent à gauche ou à droite d'une ligne conventionnelle ne reçoivent pas en net le même salaire...

Un moratoire comme dans le secteur privé permettrait aux centaines d'employés concernés, rien que chez Vivalia, de se préparer au changement.

Frédéric Feller David Pierson