Société

500 enseignants du Luxembourg manifestent à Bruxelles

video loading
loading video
 Publié le lundi 27 janvier 2025 à 10:20 - Mis à jour le mercredi 29 janvier 2025 à 10:04    Arlon

Ce lundi 27 janvier, ce sont plus de 500 enseignants du fondamental et secondaire qui ont pris le train pour rallier la grande manifestation de ce jour à Bruxelles. Nous les avons rencontrés sur le quai de la gare pour recueillir leurs revendications.


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


"Le Luxembourg se mobilise, c'est vraiment sans précédent.  On va dire un demi-millier pour pour faire simple" explique Thierry Rolland, secrétaire régional enseignement CSC Luxembourg. Après une première manifestation en novembre, les enseignants retournent à Bruxelles pour faire entendre leur voix et leurs craintes. En ligne de mire, la réforme du statut, la diminution des heures ou encore la réforme de l'enseignement qualifiant qui prévoit notamment la fin de toute une série de filières techniques via une 7e année.

"On est institutrices primaire et nous on on fait grève pour nos élèves, pour nos enfants, parce qu'on se rend bien compte qu'ils vont avoir besoin du qualifiant plus tard et c'est vraiment quelque chose qu'il faut garder dans les écoles".

Beaucoup d'enseignants se disent préoccupés par l'avenir de ces jeunes qui pourraient être exclus, après 18 ans, de l'enseignement qualifiant et orientés vers d'autres filières comme la promotion sociale ou l'IFAPME.

"Mais c’est de l'enseignement pour adultes, ce ne sont pas des écoles, ce sont des formations. Nous on a des élèves en face de nous qui ont un besoin de soutien, qui ont besoin d'une équipe éducative autour d'eux. Ils ont besoin qu'on les guide encore un petit peu car ils sont encore jeunes . Donc on ne peut pas vraiment dire que ce sont des adultes parce qu'ils ont 18 ans et que madame Glatigny a décidé qu'à 18 ans c'est terminé, merci au revoir pour ces élèves-là".

Une autre enseignante renchérit : "ces jeunes qui seraient évincés de l'enseignement général normal ou qualifiant normal, ils vont être formés pour devenir utilitaire dans un métier, mais pas de manière générale et humaniste".

Si les enseignants marchent ce lundi à Bruxelles, c'est aussi pour défendre leur statut. Fini la nomination, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, lui préfère à l’avenir le CDI E, le contrat à durée indéterminée enseignement, autour duquel le flou règne toujours.

“ Le CDI peut être une bonne chose pour aider les jeunes. Nous ne sommes pas contre”, insiste Isabelle Laixhay, déléguée syndicale CSC et institutrice à l’école communale de Barvaux, “Mais on ne peut pas l’opposer à la nomination. Oui, il faut aider les jeunes, mais il faut conserver ce statut qui nous protège. D’autres mesures peuvent être imaginées pour solutionner les éventuelles dérives”.

“ Toutes les écoles parlent de pénurie”, ajoute Dominique Auguste, éducateur à l’Institut Saint-Laurent de Marche-en-Famenne. “ Dans notre école, certaines heures de cours ne sont pas dispensées faute de remplaçants. On parle de redorer le statut d’enseignant, mais toutes leurs propositions ont tendance à le déforcer”.

Un message parmi d'autres qui sera portés jusque devant le cabinet de la Ministre Glatigny à Bruxelles ce vendredi. Demain, des actions de grèves décentralisées auront lieu un peu partout. En Luxembourg, un cortège de manifestants est prévu en fin de matinée dans les rues d'Arlon.

"C'est malheureux parce que quand on arrive à faire grève, c'est qu'il y a quelque chose qui dérape. Et ce n'est n'est pas faute d'avoir dit à la ministre et au gouvernement qu'on ne fait pas d'économies dans l'enseignement. Ils ne veulent rien entendre donc la base, elle nous demande de se faire entendre".

Thierry Rolland, secrétaire régional enseignement CSC Luxembourg


Frédéric Feller Pauline Martial





Voir aussi ...