Publié le vendredi 25 novembre 2022 à 09:15 - Mis à jour le vendredi 25 novembre 2022 à 18:46 Arlon
De nombreux acteurs de la santé jugent insuffisantes les mesures qui viennent d'être prises par le gouvernement dans le cadre du Plan alcool. Afin de mieux cerner le problème et se rendre compte des dégâts liés à la consommation de ce produit, nous avons rencontré un addictologue et participé à une réunion du groupe de parole Appel, à Arlon.
Des vies brisées
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C'est dans un local de l' hôpital d'Arlon que les membres du groupe Appel se retrouvent. Marcelle participe régulièrement aux réunions. Elle a décidé de témoigner de son parcours pour tirer la sonnette d'alarme mais aussi aider les personnes en désarroi et briser les tabous. Abstinente depuis 3 ans, elle a longtemps souffert des méfaits de l'alcool et d'expliquer : " je ne buvais pas tous les jours mais dès que je commençais , je ne savais plus m'arrêter. C'est ce qui a créé de plus en plus de soucis dans ma vie privée, professionnelle et familiale. Quand on est au fond du trou, on n'a plus d'estime de soi. On ressent de la honte. D'ailleurs, il y a des moments où je ne voulais plus vivre. La pire des choses, c'est que je me rendais compte que je faisais du mal aux personnes que j'aimais". André, abstinent depuis 20 ans a, lui aussi accepté de se confier : " partout où je vais, je dis que je suis abstinent, avant qu'on ne m'offre un verre. Dès lors, quand je participe à des événements où il y a beaucoup de monde, on me sert du jus de fruit ou une autre boisson. Malheureusement, le fait de ne pas boire d'alcool n'est pas encore tout à fait rentré dans les moeurs. Par exemple, on nous sert dans des verres en carton alors que les autres ont des contenants plus attractifs. C'est vraiment dommage". Et de poursuivre : " l'alcool est partout et pourtant c'est la pire des drogue, la plus répandue et en plus, elle est légale. Sa dangerosité n'est pas prise en compte par les pouvoirs publics qui , par leur passivité, ont une attitude criminelle. On devrait au moins interdire la publicité comme ça a été fait pour le tabac. Puis mener davantage d'actions, notamment dans les écoles supérieures ".