Publié le vendredi 20 décembre 2024 à 15:06 - Mis à jour le vendredi 20 décembre 2024 à 16:01 Province
Contrairement aux débats parlementaires encadrés par un président de séance, ce sont les bourgmestres qui historiquement conduisent les assemblées communales. Depuis 2012, les communes ont la possibilités de désigner un président parmi les conseillers.
Pour cette nouvelle législature, 18 bourgmestres ont confié la mission.
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"Il est 20h, je vous souhaite la bienvenue à ce conseil communal, dans sa nouvelle formule". Assise aux côtés du bourgmestre, Nadine Godet étrenne une nouvelle fonction au sein de l'assemblée. Pour la première fois, Wellin applique cette disposition prévue depuis 2012 par le code de démocratie locale de confier la gestion des débats et des temps de parole à un conseiller non-membre de l’exécutif.
"Il y a toute une série de compétences, d'intelligences, de créativité qui doivent pouvoir s'exprimer. Ce sera à moi en tant que présidente de faire en sorte que ce soit le plus constructif possible".
Nadine Godet, présidente du conseil communal de Wellin
De 13 à 18 présidents conseillers communaux
Pour cette nouvelle législature, dix-huit des 43 communes luxembourgeoises ont désigné un président de séance indépendant du bourgmestre. C’est moins de la moitié, mais ça évolue. C’est cinq de plus que sous la précédente législature.
Hormis à La Roche-en-Ardenne qui en est revenu au système traditionnel, présidé par le bourgmestre. La mesure sera suivie à Wellin donc, mais aussi à Tenneville, Herbeumont, Attert, Saint-Léger et Virton.
Virton où c’est l’ancien directeur général Léopold Baltus qui fera tampon entre la minorité, et le bourgmestre et ses échevins.
"Je pense que c'est une excellente décision pour que le bourgmestre ne soit pas en frontal avec la minorité. Une personne hors-collège, qui ne sera pas visée directement, devrait garantir une certaine quiétude à la table du conseil"
Etienne Chalon, bourgmestre de Virton
"Rôle honorifique, cadeau de compensation, perte de temps, déresponsabilisation du bourgmestre..." les détracteurs ne voient pas grand intérêt dans la mesure.
A Virton, la minorité se montre dubitative et attend de voir le déroulement des prochaines séances.
Un recul d’expérience, douze ans, dont peuvent rendre compte, de tout bord, les élus à Neufchâteau.
"Les points dont on débat sont portés par le collège et non pas par le président. Il y a donc dans son chef un détachement par rapport aux dossiers. Et donc moins de tensions"
Simon Defat, chef de file de la minorité à Neufchâteau
"On est un animateur qui donne la parole, qui tente d'apaiser les tensions, qui veille à ce que chaque élu puisse se sentir bien.
Heureusement pour moi, la deuxième partie de ma présidence a été plus simple que la première. La première, c'était "14-18"
Christian Kellen, ancien président de conseil communal à Neufchâteau
Alors… Des assemblées locales présidées par un conseiller plutôt que par le bourgmestre seraient-elles automatiquement plus démocratiques, plus équilibrée ? Non bien sûr. La tenue des débats dépend avant tout de la personnalité de celle ou celui qui les préside.
Mais le conseiller, lui, part avec l’avantage d’un certain détachement par rapport aux dossiers, et d’un nécessaire devoir de réserve.