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Pascal Mertens sur les proxicliniques: "c'est une vraie rationalisation"

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 Publié le vendredi 13 juin 2025 à 18:32 - Mis à jour le samedi 14 juin 2025 à 11:52    Arlon - Bastogne - Bertrix - Habay - Libramont - Marche-en-Famenne - Vielsalm - Virton

Ce vendredi, le directeur général de l'intercommunale hospitalière Vivalia est notre invité du JT. L'occasion de mettre en perspective les éléments repris dans le document de travail sur les polycliniques, remis aux bourgmestres concernés cette semaine.

Depuis ce mercredi soir, la note sur les futures proxicliniques du directeur général de Vivalia, Pascal Mertens, est connue. Nous vous en avions révélé le contenu en exclusivité sur notre site.

. Pour rappel, les proxicliniques compléteront le réseau hospitalier de Vivalia, composé du centre hospitalier régional à Houdemont, toujours à construire, de l'hôpital psychiatrique de Bertrix, et de l'hôpital aigu de Marche-en-Famenne. Il s'agira principalement de nouvelles installations, à construire, ou de rénovations, généralement à proximité des cliniques et hôpitaux et actuels.

À la lecture de votre note, on comprend bien que ces proxicliniques auront un socle commun, mais elles auront aussi des spécificités locales. Que va-t-on retrouver partout finalement ?

On va essentiellement y retrouver des activités de proximité. L'avenir des soins en province de Luxembourg : les activités lourdes seront effectivement dans nos hôpitaux, ce qui restera comme hôpitaux, dont le nouvel hôpital d'Arlon, et les activités de proximité resteront dans les proxicliniques, comme l'indique le nom, justement pour garder cette proximité avec la population.

Ça veut donc dire essentiellement des activités de consultation médicale et paramédicale, des activités aussi, par exemple, de centres de prélèvement, de radiologie de base, mais aussi des activités comme un départ PIT, l'utilité de pouvoir intervenir rapidement, à négocier bien entendu avec les autorités. On espère une collaboration renforcée avec la médecine générale, les postes 1733, et on veut également y mettre de la revalidation ambulatoire. Et des cliniques thématiques, des cliniques qui vont être dédiées à cette activité de consultation à des thématiques médicales ou des pathologies bien spécifiques.

Je vais prendre un exemple, l'autodialyse, c'est quelque chose typiquement qu'on va retrouver partout?

Alors dans les pathologies liées à la dialyse, on a eu beaucoup d'évolutions ces dernières années dans la prise en charge. Dans le temps, les patients étaient hospitalisés et puis ils se sont déplacés à l'hôpital. Et aujourd'hui, nous commençons à développer la dialyse à domicile. Mais oui, c'est typiquement une activité de proximité. Donc, les gens sont prêts à se déplacer, mais idéalement pas trop.

Mais, par exemple, pour ce qui est de l'imagerie médicale, un scanner, on devra aller le passer à Houdemont, mais une radiographie suite à une fracture ?

C'est clair qu'on ne va pas mettre une IRM dans chaque proxiclinique. D'abord, c'est impayable, et deuxièmement, médicalement, ça n'a aucun sens. Il y aura la radiologie de base dans les proxicliniques. Ça veut dire qu'à certains endroits, il y aura, par exemple, la mammographie. Voilà, typiquement une activité qui sera faite dans la proxiclinique, de la radiologie de base, et c'est allié justement à cette collaboration avec les médecins généralistes et cette notion de soins non programmés.

Je prends l'exemple, on a beaucoup d'écoles dans la province, un enfant qui se blesse quelque part dans la cour de récréation, qui doit être recousu ou qui doit aller faire une radio. Il ne sera pas nécessaire de se déplacer systématiquement à l'hôpital, on pourra le faire dans ces centres de proximité.

Et pourtant, dans les spécificités qu'on a pu retrouver dans la note, si je prends l'exemple de Bastogne, on voit qu'il y aura une offre plus étendue au niveau imagerie justement...

Effectivement, c'est-à-dire que là, nous allons bien sûr tenir compte de la distance qui séparera les communes de l'hôpital. Donc, quelque part, Bastogne sera demain la proxiclinique la plus éloignée, sans être non plus au bout du monde, par rapport à Marche et par rapport à Arlon. Donc, il y a une justification à pouvoir dire demain à Bastogne : il y a peut-être un appareillage plus spécifique qui pourrait s'y trouver.

Donc, c'est pour ça que vous avez raison de dire qu'il y a effectivement un grand socle commun, mais aussi quelques spécificités, les cliniques thématiques et puis des options ponctuelles.

Alors, qui va payer finalement toute ces différences qu'il va peut-être y avoir entre ces proxicliniques ?

Vivalia va intervenir sur certaines matières, sur ce fameux socle commun, et puis pour le reste, ce sera à la province, aux communes d'assurer l'investissement. Ma note est très claire sur ça, et je le rappelle, elle a été validée à l'unanimité du conseil d'administration. Elle définit trois grands principes. Le premier principe, c'est que Vivalia paiera tout ce qu'elle souhaite voir mettre en place. Ça, c'est très clair. Lorsque d'autres acteurs, et je pense à la province qui va jouer un rôle aussi très important dans la création de ces pôles santé autour des proxicliniques avec notamment le regroupement d'activités de services provinciaux, lorsque ce sera la province ou la commune, bien, ce sera la province ou la commune qui payera.

Et lorsque nous aurons, c'est le troisième principe, des frais communs, des frais de gestion, par exemple, bien, ça, on définira une clé de répartition. Cette d'assez une gestion, chaque autorité, je vais dire, financera ses besoins et son apport à la société.

"C'est vrai qu'on est parti de loin, il y a dix-huit mois, avec un climat qui n'était pas à la confiance"

Pascal Mertens, directeur général de Vivalia

Finalement, quand on lit la note, on a quand même ce sentiment de compromis qu'il a fallu arriver à des compromis pour, je ne vais pas dire faire plaisir à tout le monde, mais... pour que tout le monde s'y retrouve?

Je préfère la notion pour que tout le monde s'y retrouve et surtout pour que la population s'y retrouve. On n'était pas là pour faire un compromis au sens premier du terme. C'est vrai qu'on est parti de loin, il y a dix-huit mois, avec un climat qui n'était pas à la confiance. Moi, je n'ai pas peur de le dire, on a dû reconstruire toute cette confiance, ça a pris beaucoup de temps, mais quelque part, on a vraiment travaillé, je pense, dans les derniers mois, et les communes et la province et Vivalia, qui est quand même à la base du projet, dans la volonté, dans la recherche de construire des solutions au bénéfice de la province.

Alors, on peut dire consensus, compromis, je dirais plutôt consensus parce qu'aujourd'hui, il y a effectivement ce sort qui a été défini en partenariat avec toutes les communes. Les spécificités, par définition, elles ont été définies avec la commune concernée, et puis, in fine, il y a quand même cette décision unanime du conseil d'administration. Il y a beaucoup de décisions qui se prennent à l'unanimité chez Vivalia, mais vous savez que tout ce qui touche le projet Vivalia 2025, il y a eu très peu de décisions à l'unanimité.

Donc, j'espère, moi, aujourd'hui, que ça ouvre à un nouvel horizon et que l'ensemble des acteurs, qu'ils soient les patients, mais aussi les décideurs en province de Luxembourg, vont à présent se retrouver unanimement derrière ce beau projet.

Pour autant, il faut aussi que les communes avalisent la note, même s'ils connaissaient déjà les contours? Et c''est la première fois qu'on a une vision d'ensemble, finalement.

Oui, alors, quand vous dites les communes doivent avaliser, ce n'est pas une décision qui doit être prise au niveau des communes, puisque c'est une initiative de Vivalia. Donc, les communes peuvent se positionner, mais ce n'est pas une matière où les communes doivent donner un accord par rapport à cela, bien entendu, c'est le conseil d'administration qui est souverain.

Mais, effectivement, on a pu enregistrer une belle avancée. N'oubliez pas, je viens de rencontrer l'ensemble des bourgmestres concernés ces 15 derniers jours. On revoyait des sourires et de la conviction, je pense, de tous les acteurs qu'on vient de franchir une belle étape. Ça a été compliqué, il a fallu du temps, il a fallu beaucoup d'énergie, je peux le confirmer. Mais aujourd'hui, il fallait peut-être ça pour arriver à construire quelque chose qui va vraiment tenir la route dans le futur.

On peut s'étonner, par contre, de certains points. Par exemple, on dit : il y aura un PIT partout, et puis après, on lit un peu plus loin dans la note : mais à Bastogne, ce sera un SMUR, voire 2, et à Virton, ce sera peut-être des proxy urgences, un projet pilote...

Ah, mais je vous invite à relire alors, parce que la note est très, très claire. L'intention de Vivalia, c'est effectivement d'avoir 2 SMUR, un à Houdemont, un à Marche, d'avoir des PIT dans l'ensemble des proxicliniques, et puis effectivement, lorsqu'on a rencontré le SPF, il a évoqué la possibilité d'avoir un deuxième SMUR à Houdemont. Et donc, fort logiquement, s'il devait y avoir un deuxième SMUR, il serait en quelque sorte orienté prioritairement vers Bastogne. C'est ça que dit la note. Mais donc, Bastogne aura son PIT, tout comme Arlon, tout comme Virton, tout comme Libramont. Ça, c'est quelque chose qui est inscrit dans la note, et donc on sera très attentif à ce que cette feuille de route soit respectée.

Et ce projet pilote à Virton au niveau des urgences, c'est quoi alors ?

Donc l'idée, à Virton, qui a toujours été très défenseur des proxy urgences, le premier PIT d'ailleurs en Belgique francophone est né à Virton, il ne faut pas l'oublier. Et donc, l'idée là, effectivement, c'est comme on a encore de l'espace aujourd'hui, peut-être même avant d'avoir le bâtiment définitif de la proxiclinique, de pouvoir initier un projet pilote en partenariat sur cette zone géographique, mais tout est encore à construire.

"Actuellement, il y a des endroits où nous sommes gênés de recevoir des patients"

Alors, j'ai pu lire des commentaires de nos téléspectateurs, en dessous de nos publications, concernant cette note, et il y avait une question qui revenait souvent, c'était: "mais finalement, elle est où la rationalisation, elle est où l'économie de ce plan ?" On va construire un nouveau centre régional, cœur de Luxembourg, c'est le nom qui a été choisi à Houdemont, et puis on va à nouveau construire de nouveaux bâtiments pour ces proxicliniques ou des grosses rénovations comme ça, ce sera le cas notamment à Arlon. Elle est où l'économie ? On parle de 39 millions qui va être injecté notamment dans ces proxicliniques.

On parle de 39 millions par rapport à la construction d'un nouvel hôpital qui est 10 fois plus, quasiment 10 fois plus élevé.Il faut s'imaginer que nos infrastructures hospitalières historiques, que ce soit Bastogne, que ce soit Arlon, que ce soit Libramont, nos patients se rendent compte tous les jours de la vieillesse de ces bâtiments. Alors, pas partout, on a forcément fait des rénovations petit à petit, mais je vous invite à parcourir nos hôpitaux. Il y a des endroits où nous sommes gênés de recevoir des patients, où nous essayons de reculer les murs. Ce sont des constructions qui ont été faites à une époque où les normes énergétiques, je ne prends que cet exemple-là, n'étaient pas celles qu'elles sont aujourd'hui.

Donc, si on voulait remettre à niveau nos infrastructures existantes, c'est des sommes bien plus importantes qu'on devrait y consacrer. Donc, il y a effectivement une vraie rationalisation et il y a surtout une plus grande efficacité, puisqu'aujourd'hui, sur chacun de nos sites, on souffre au niveau médical, au niveau infirmier. On l'a évoqué tout à l'heure en termes de personnel, et donc là, on va regrouper des équipes.

Ça veut dire aussi qu'il va y avoir une spécialisation plus grande dans nos équipes médicales et donc une meilleure prise en charge, parce que quelque part, on aura fait des investissements voulus, qu'on aura des équipes plus grandes et donc, quelque part, une meilleure prise en charge.

"C'est plus grand investissement historiquement en province de Luxembourg dans une activité publique"

Alors, tout ça, évidemment, il va falloir le financer. Est-ce que cet argent, c'est 39 millions, on les a actuellement, ou vous allez devoir aller maintenant toquer à la porte des banques ?

Nous sommes depuis quelques mois en train de, plus que toquer, nous frappons ardemment à la porte des banques. Nous sommes en discussion depuis plusieurs mois. Nous avons une très grosse échéance qui est fin juin. C'est-à-dire que notre directrice financière, qui passe, je crois, jour et nuit sur son plan financier, doit le rentrer auprès des banques le 30 juin.

Le conseil d'administration de Vivalia sera d'ailleurs amené à le valider début juillet, avec le nouveau conseil d'administration. Et donc, nous attendons ensuite une réponse des banques pour la fin septembre, début octobre. Il y aura de nombreux acteurs, on va emprunter des sommes importantes. Nous avons une partie, on a à peu près 12, 13 % qui seront financés par fonds propres. Donc, le solde, un peu plus de 85 %, qui sera emprunté auprès des banques.

Donc, c'est un investissement considérable, et donc nous démontrons, à travers le plan financier, que nous avons effectivement la capacité de le faire, ce qui est finalement le plus grand projet, le plus grand investissement historiquement en province de Luxembourg dans une activité publique.

Avec pour objectif 2030, c'est-à-dire la date à laquelle doit être opérationnel l'hôpital régional à Houdemont, le premier coup de pelle est prévu en novembre.

Nous allons attribuer le marché du terrassement début juillet, et donc, dans le calendrier au jour près, c'est dans la première quinzaine de novembre que les travaux de terrassement devraient commencer à Hudemont, et effectivement, un hôpital comme celui-là, si on se fie à l'expérience de nos confrères, c'est 5 ans de construction.


Frédéric Feller



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