Publié le mardi 26 novembre 2024 à 18:11 - Mis à jour le mardi 26 novembre 2024 à 21:12 Virton
Ce mardi 26 novembre, plus de 250 enseignants sont descendus dans les rues de Virton pour clamer leur opposition à certains projets de réforme comme la fin des nominations ou la disparition de certaines filières qualifiantes.
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"Notre métier est pénurie, il va falloir le revaloriser. Mais c'est pas avec Valérie que nous allons y arriver" ont chanté les manifestants ce mardi, aux quatre coins de la province, comme ce fut le cas ce matin devant l'institut de la Sainte Famille à Virton, l'un des points de passage d'un grand cortège.
Selon la police, 250 manifestants avaient convergé vers le centre-ville. Pour certains établissements comme l'Athénée Royal de Virton (Arno), la mobilisation atteignait les 70%, de source syndicale. Venant de tous les réseaux, du fondamental à l'enseignement supérieur, les enseignants ont fait entendre leur inquiétude face au projet de réforme qui pourrait aboutir à la rentrée 2025.
Parmi les craintes évoquées : la disparition du statut d'enseignant au profit d'un CDI dont les contours ne sont pas encore clairement définis.
"Pour l'instant, même eux ne savent pas vraiment comment ils vont l'imposer" estime Sébastien Mangin, instituteur à Sommethonne. Après 9 ans d'enseignement, il n'est pas encore nommé. "Est-ce que ça va être la même chose pour tout le monde? Les nommés vont-ils perdre leur statut? Est-ce qu'on va imposer le statut de CDI à partir des nouveaux enseignants? On n'en sait rien".
Mêmes inquiétudes concernant la pension? La disparition du statut d'enseignant aura-t-il un impact sur celle-ci?
"Moi je suis en fin de carrière, quand on veut toucher à la pension, au niveau des points de maladie, au niveau des DPPR (disponibilité précédant la pension de retraite ou aménagement de fin de carrière ndlr). Moi j'y suis maintenant et donc bien concerné" explique Laurent Brichard, kiné à l'école spécialisé de Saint-Mard.
Une mobilisation pour les élèves de demain et profs de demain
Mais au delà de leur cas personnel, les enseignants présents ce mardi disent défendre surtout la qualité de leur enseignement et l'avenir de leurs élèves. Toute jeune prof en éducation physique à l'école libre de Saint-Hubert, Judith Laroche défend l'enseignement qualifiant qui lui a permis de se former et d'accéder aux études supérieures.
"Je viens justement d'une qualif et donc après ça m'a permis de faire trois ans d'études et d'être enseignante aujourd'hui et donc je trouve pas ça normal que nos jeunes soient entre guillemets punis et ne peuvent pas faire d'études après leurs années".
La poursuite d'un enseignement qualifiant de qualité en secondaire, c'est l'une des revendications phares de cette journée de manifestations. Des manifestations qui risquent bien d'émailler encore cette année scolaire.
Christelle Collin Frédéric Feller